La jeune femme, Inès Madani, est âgée de 19 ans. Interpellée jeudi soir avec deux complices présumées, elle est la fille du propriétaire de la voiture retrouvée remplie de bonbonnes de gaz il y a quelques jours, près de la cathédrale Notre-Dame à Paris.
Lors de son arrestation dans l’Essonne, à 25 kilomètres au sud de la capitale, elle a été blessée par balle après avoir poignardé un des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Dans la foulée, les policiers ont perquisitionné l’appartement de Boussy-Saint-Antoine, d’où sortaient les trois femmes.
L’enquête, qui a débuté dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 septembre, est inédite du fait des protagonistes, qui sont essentiellement des femmes.
Des actions violentes et imminentes
Selon une source proche de l’enquête, Inès Madani avait prêté allégeance à l’EI, et était connue des services de police pour des velléités de départ en Syrie. Les policiers auraient retrouvé sur elle une lettre en ce sens, précisant qu’elle voulait venger la mort du porte-parole et numéro deux de l’EI, Abou Mohammed al-Adnani, surnommé « le ministre des attentats ».
Âgées de 39, 23 et 19 ans, les trois femmes « radicalisées, fanatisées », « préparaient vraisemblablement de nouvelles actions violentes et de surcroît imminentes », a déclaré jeudi soir à la presse le ministre de l’Intérieur.
Un message d’alerte sur un risque d’attentat dans les gares parisiennes et en Essonne avait été envoyé aux policiers, a souligné une source policière. Selon une autre source au sein de la police, le réseau préparait un attentat pour jeudi. Les enquêteurs cherchent à savoir si les trois jeunes femmes ont bénéficié de complicités et à déterminer si leur projet a été inspiré ou téléguidé par un de leurs contacts qui pourrait se trouver en Syrie.
5 bonbonnes de gaz, trois bouteilles de gasoil
Les policiers sont désormais persuadés que la voiture découverte à Paris dans la nuit de samedi à dimanche, chargée de cinq bonbonnes de gaz et de trois bouteilles de gasoil, feux de détresse allumés et sans plaque d’immatriculation, devait servir à un attentat, manqué pour une raison encore indéterminée. Le véhicule était garé à quelques centaines de mètres de Notre-Dame de Paris, dans le quartier touristique du quartier Latin.
Le propriétaire de la voiture, connu pour des faits anciens de prosélytisme islamiste, avait été relâché mardi soir à l’issue de sa garde à vue.
Après les mitraillages, les attaques au couteau ou à la veste explosive, les services spécialisés craignent une nouvelle forme d’attaque avec le dépôt d’engins explosifs.