Maroc : la machine électorale se met en place pour les législatives

Le ministère de l’Intérieur est sur tous les fronts pour organiser les législatives du 7 octobre et dont les deux principaux enjeux sont le taux de participation et la transparence.

Une femme marche devant des panneaux électoraux en septembre 2002 à Marrakech. © Jalil Bounhar/AP/Sipa

Une femme marche devant des panneaux électoraux en septembre 2002 à Marrakech. © Jalil Bounhar/AP/Sipa

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 9 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

À l’approche des élections législatives du 7 octobre, le ministre de l’Intérieur marocain, Mohamed Hassad, multiplie les sorties pour rappeler aux partis que ce scrutin doit être « intègre et transparent » comme l’a voulu le roi Mohammed VI dans son dernier discours du Trône.

Le maestro des élections

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En juin dernier, une semaine avant le mois de ramadan, il interdit les actions caritatives organisées par les communes, précisément celles gérées par « un parti politique » (PJD, ndlr), au risque qu’elles ne se transforment en campagnes électorales avant l’heure. En août, voyant fleurir les sondages privilégiant tel ou tel parti sur le web, il décrète leur interdiction, arguant qu’il n’existe aucune loi les réglementant. Tout contrevenant s’expose à une amende de 50 000 à 100 000 dirhams (5000 à 10 000 euros).

Taux de participation et transparence

Il orchestre d’une main de fer un scrutin où le taux de participation reste le principal enjeu. Près de 16 millions de marocains se sont inscrits dans les listes électorales, en hausse par rapport à 2011, mais le ministère de l’Intérieur, échaudé par l’expérience de 2007 qui a connu un taux d’abstention record de 63%, redoute leur désaffection. 

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Les élections au Maroc ont été caractérisées par un longue histoire d’irrégularités et d’interférences de la part de l’exécutif. Mais, les législatives de 2002, les premières sous le règne de Mohammed VI, ont marqué une avancée. Elles sont considérées comme les premières élections régulières en dépit de la persistance de l’achat des voix et le manque de transparence dans la publication des résultats. Tous les chiffres ne sont pas forcément annoncés.

Ingénierie électorale

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Cette rupture avec le passé s’est enracinée au fil des expériences électorales. « Nous sommes passé d’un mode d’organisation basé sur l’interventionnisme de l’État à une régulation électorale qui respecte les standards internationaux, mais qui comporte encore quelques irrégularités, souvent dénoncées par les observateurs et les partis politiques »,  analyse le politologue Mohamed Madani.

Parmi ces failles, les listes électorales, héritées du système Basri, qui n’ont pas subi un toilettage radical. Le gouvernement a préféré les réformer en douceur en procédant à leur révision à chaque rendez-vous électoral, ouvrant la voie aux inscriptions électroniques.

Fragmentation politique

Pour les élections du 7 octobre, le gouvernement va débloquer 200 millions de dirhams de subvention publique au profit d’une trentaine de partis politiques. Les campagnes électorales commenceront le 25 septembre. 395 sièges sont à pourvoir dispatchés sur 92 circonscriptions électorales. L’élection se déroule selon le système de liste à la proportionnelle, avec un seuil électoral de 3% au lieu de 6% en 2011. En réduisant ce seuil, l’État dit vouloir élargir l’accès au Parlement, mais il ne fait qu’aggraver la fragmentation politique qui empêche la création de majorités homogènes. 

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