Gabon : Jean Ping met en garde la Cour constitutionnelle en cas de rejet de son recours

L’opposant Jean Ping a prévenu vendredi que le Gabon connaîtrait « une instabilité durable et profonde » si la Cour constitutionnelle qu’il vient de saisir ne lui donnait pas raison dans son contentieux électoral avec Ali Bongo.

Jean Ping, en 2012. © Peter Macdiarmid/AP/SIPA

Jean Ping, en 2012. © Peter Macdiarmid/AP/SIPA

Publié le 9 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

« Oui, je crains fort qu’un nouveau faux pas de la Cour constitutionnelle soit le facteur d’une instabilité profonde et durable du Gabon », a déclaré Jean Ping devant des centaines de ses partisans dans la cour de son quartier général de campagne à Libreville.

« Il ne fait aucun doute qu’en cas de non-respect de la réalité du vote des Gabonais par la Cour constitutionnelle, le peuple, qui n’aurait dans ce cas plus rien à perdre (…) prendra son destin en mains », a estimé Jean Ping, qui s’est de nouveau présenté comme le « président élu », qualifiant son rival de « président sorti ».

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Quinze jours pour statuer

Jean Ping a saisi in extremis jeudi 8 septembre la plus haute juridiction du pays pour contester le résultat officiel provisoire de l’élection présidentielle à un tour du 27 août dernier. Ces résultats proclamés donnent la victoire à Ali Bongo d’une faible avance d’environ 5 000 électeurs, sur quelque 628 000 inscrits.

L’opposant demande un nouveau comptage des voix, bureau de vote par bureau de vote, dans la province du Haut-Ogooué. Dans ce fief de l’ethnie Téké des Bongo, le président sortant a assuré sa victoire à l’échelle du pays grâce à 95% des voix pour une participation de 99,93%.

Les avocats de Jean Ping demandent une confrontation des procès-verbaux en présence d’experts internationaux. La cour dispose de quinze jours pour donner son verdict.

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« Tour de Pise »

Jean Ping a reconnu qu’il avait saisi avec des « appréhensions légitimes » la Cour constitutionnelle « que les Gabonais appellent désormais la Tour de Pise, parce qu’elle penche toujours du côté du pouvoir », a-t-il dit.

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« 2009 n’est pas 2016 », a-t-il déclaré à deux reprises sous les vivats de ses partisans. En 2009, Ali Bongo avait été proclamé vainqueur par la Cour constitutionnelle après le rejet d’un recours.

Violences postélectorales

Les émeutes qui ont suivi l’annonce, la semaine dernière, de la réélection d’Ali Bongo ont fait trois morts, a répété jeudi le ministre gabonais de l’Intérieur, Pacôme Moubelet-Boubeya, indiquant par ailleurs qu’un policier déclaré mort était en fait toujours vivant.

Ce bilan est contesté par l’opposition à commencer par Jean Ping qui évoque plusieurs dizaines de morts.

Des familles étaient toujours à la recherche ce vendredi d’un proche introuvable depuis ces violences postélectorales.

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