Tunisie : le gouvernement dément l’exécution de deux journalistes en Libye

L’annonce par la branche libyenne du groupe terroriste État islamique de l’assassinat de deux journalistes libyens a été démentie vendredi par Tunis. Les images sanglantes précédemment diffusées dans les médias dateraient de 2013.

Portraits des journalistes Nadhir Ktari (g) et Sofiene Chourabi (d), à Tunis le 8 novembre 2014. © Fethi Belaid/AFP

Portraits des journalistes Nadhir Ktari (g) et Sofiene Chourabi (d), à Tunis le 8 novembre 2014. © Fethi Belaid/AFP

Publié le 9 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

L’annonce jeudi par la branche libyenne du groupe terroriste de L’État islamiste de l’exécution des journalistes tunisiens Sofiane Chourabi et Nadir Ketari, enlevés en Libye en septembre 2013, a bouleversé la Tunisie. Des images diffusées par un site libyen semblaient accréditer cette information mais une fois l’émotion passée, il s’avère que rien n’est établi avec certitude.

En réalité, les photographies des corps sanglants largement diffusées, entre autres, par Nessma TV et les réseaux sociaux sont datées de 2013 et auraient fait l’objet d’un traitement d’image qui met en doute leur authenticité. Le ministère des Affaires étrangères tunisien, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) ont d’ailleurs démenti l’exécution tout comme l’ambassade de Libye en Tunisie.

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Il pourrait s’agir d’une blague de très mauvais goût, à moins que les ravisseurs n’aient eu envie de faire pression sur le gouvernement tunisien. "Cette affaire est difficile à gérer d’autant que le gouvernement actuel se prépare à passer le relais à celui que va composer le nouveau chef de l’exécutif, Habib Essid", assure un membre du SNJT. Dans tous les cas, l’émotion et la mobilisation des journalistes partout en Tunisie est telle que pour la première fois depuis quatre mois, le gouvernement a été obligé d’en dire un peu plus qu’à son habitude.

Ravisseurs non identifiés

"C’est une affaire nationale qui bénéficie d’un intérêt absolu de la part des autorités", assure Mongi Hamdi, chef de la diplomatie tunisienne, qui souligne toutefois que la principale difficulté est que les ravisseurs n’ont pas été identifiés et qu’aucun contact n’a donc pu être établi malgré les efforts déployés en Libye et en Tunisie.

Un statu quo qui scandalise l’opinion publique d’autant que certains dirigeants politiques et hommes d’affaires, qui entretiennent des relations étroites avec la Libye, pourraient faire jouer leur entregent pour au moins localiser les deux journalistes. Ceux-ci s’étaient rendus en Libye pour interviewer Ahmed Roussi, chef jihadiste Tunisien, impliqué dans l’assassinat de Chokri Belaïd et réfugié dans la région de Derna.

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Frida Dahmani, à Tunis

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