RD Congo : le coup de pouce du kick-boxeur Zack Mwekassa
Il est venu à la boxe comme il est venu au monde : à l’improviste. Et pourtant Zack Mwekassa, dit « le guerrier noir », continue de collectionner les titres et surtout d’exercer ce qu’il considère comme un job à part entière : motiver, sur la base de son expérience personnelle, ses quelque 115 000 abonnés Facebook pour « réveiller le champion qui est en eux ». Suite de notre série sur les influenceurs africains du web.
Sa citation fétiche : « L’homme devrait avoir honte de vivre et de mourir sans rien faire pour sa communauté. J’essaye de faire ma part ». Sa partition, « le guerrier noir » l’exécute de main de maître. Ses messages, écrits ou filmés et publiés sur sa page facebook « Zack Mwekassa motivation en français », touchent plus d’une centaine de milliers de personnes, bien au-delà de sa communauté et de son pays, la République démocratique du Congo.
Cette manière de rendre service par les conseils, la motivation, la stimulation, l’encouragement, le champion du monde de kick-boxing et d’Afrique des poids lourds 2014 l’a adoptée il y a seulement un an. « Quand on parle de l’Afrique, on l’associe à la maladie, à la misère, à la guerre… Notre continent a besoin de gens qui motivent », pense Zack. Son approche? « J’aime parler de moi quand je motive », explique-t-il. Et il ne manque pas d’inspiration.
Naissance miraculeuse
Cadet de huit frères et sœurs, Zack Mwekassa est « l’enfant qui n’était pas prévu », entame-t-il. Il est né prématurément après une grossesse de sept mois, d’une mère accidentée qui était censée ne plus pouvoir enfanter, selon le rapport médical. De quoi attirer sur elle la risée de certains proches, jusqu’à cette naissance inopinée.
Son rêve d’enfant est de devenir pilote. Les revenus de son père pharmacien et de sa mère commerçante étant trop modestes pour financer cette carrière de rêve, il doit se contenter du surnom de « pilote de la famille ».
Alors qu’il n’a que 11 ans, Zack, excédé par les persécutions quotidiennes de l’un de ses frères, trouve son salut dans l’apprentissage de la boxe. Il deviendra boxeur professionnel sans même passer par la case amateur, pourtant obligatoire…
Coup d’essai, coup de maître…
Pour intégrer la boxe professionnelle, « le guerrier noir » s’invente un palmarès qu’il n’a pas. Lors de son premier combat en 2006 à Johannesburg, il réussit, à 22 ans, à envoyer au tapis son adversaire dès le 3e round. Suivront beaucoup d’autres victoires sur ce mode, comme contre l’Américain Pat Barry, en mai 2014, pourtant adepte des KO. Ce dernier est battu par l’uppercut d’un Zack néophyte, qu’il n’affrontait que pour préparer un autre combat de rang mondial…
Zack Mwekassa finit tout de même par s’incliner à son tour en novembre 2014 face au Brésilien Saulo Cavalari, qu’il reconnaît « très fort » mais aidé selon lui par la grande mobilisation de ses compatriotes en Californie. Leurs cris de soutien auraient influé sur la décision des juges, explique le guerrier noir, impatient de prendre sa revanche sur Cavalari. « Nos chemins se croiseront certainement en février 2017. Je ne laisserai pas la décision entre les mains des juges », prévient-il, serein.
« Je ne m’attendais pas à ce résultat »
Kick-boxeur, entrepreneur, auteur, ingénieur spécialisé dans la sécurité des données informatiques, Zack a beaucoup de casquettes, de compétences, mais… « dans ma tête, je suis un motivateur. C’est mon métier », constate-t-il. Qu’importe si cette activité ne lui rapporte pas d’argent, il a suffisamment de quoi subvenir à ses besoins. Le plus important, aux yeux du guerrier noir, c’est de pouvoir parler à des gens de divers horizons, et surtout de « dissuader nos frères d’aller mourir en Méditerranée. L’Eldorado n’existe pas », assure celui qui « a vécu à l’étranger » et « dormi dehors ».
D’autres sources de motivation
Si Zack Mwekassa aime raconter ses expériences personnelles pour motiver les autres, il lui arrive toutefois de recourir à d’autres exemples de réussite, d’exploits inédits pour prouver que chacun est architecte de son destin. C’est le cas de la vidéo ci-dessous sur Isaiah Bird, ou « Isaïe l’Oiseau », 8 ans, lutteur. Né sans jambes, ce petit Américain de New York terrasse ses adversaires avec facilité. « Je suis né handicapé mais ce n’est pas une excuse », clame-t-il.
Si le handicap physique n’est pas une excuse, l’âge n’en est pas une non plus. « Vous n’êtes pas trop vieux pour recommencer à zéro » fait savoir le guerrier noir en partageant la vidéo de cette autre source d’inspiration : Deshun Wang, Chinois et mannequin international à 80 ans… qui rêve d’autres exploits. « Quand vous pensez qu’il est trop tard, tâchez de ne pas devenir votre propre excuse pour abandonner », conseille Wang, convaincu malgré son âge avancé d’avoir toujours du potentiel à explorer :
Bilan
Zack Mwekassa, encouragé à son tour pas les messages de ses nombreux fans, se dit satisfait de son travail : « Les chiffres ne mentent jamais. Quand j’ai commencé il y a à peine un an, je ne m’attendais pas à un tel résultat ».
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