Libye : le contrôle du pétrole au cœur de la guerre entre les troupes du général Haftar et celles du GNA

Le gouvernement d’union nationale en Libye soutenu par l’ONU a perdu ces derniers jours le contrôle de trois importants terminaux pétroliers, se montrant incapable de stopper une offensive des autorités rivales basées dans l’est du pays.

Des forces loyales au général Khalifa Haftar ont pris lundi le port de Zoueitina, au lendemain de la conquête des terminaux d’al-Sedra et de Ras Lanouf, les deux plus importants du pays. © ABDULLAH DOMA/AFP

Des forces loyales au général Khalifa Haftar ont pris lundi le port de Zoueitina, au lendemain de la conquête des terminaux d’al-Sedra et de Ras Lanouf, les deux plus importants du pays. © ABDULLAH DOMA/AFP

Publié le 13 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Le pouvoir basé à Tripoli n’est donc plus maître des principaux ports qui permettent au pays d’exporter son or noir, sa principale richesse économique.

Ce revers risque de l’affaiblir fortement à l’heure où ses forces luttent déjà pour reprendre la ville de Syrte aux mains du groupe État islamique, une bataille qui dure depuis quatre mois.

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Ces trois ports du Croissant pétrolier, situé le long du littoral dans le nord-est, ont été conquis par les forces loyales au général Khalifa Haftar, chef proclamé de l’armée liée au gouvernement non reconnu basé dans la ville d’al-Baïda, dans l’est du pays. Après moins de deux jours de combats, elles ont sécurisé entièrement le port de Zoueitina, et pris le contrôle des terminaux d’al-Sedra et de Ras Lanouf, les deux plus importants du pays.

Ces sites étaient sécurisés par les Gardes des installations pétrolières, une milice de l’est qui avait prêté allégeance cet été au gouvernement d’union nationale.

Bataille entre forces rivales

Cette bataille pour le contrôle du Croissant pétrolier est la première à opposer les forces de l’est à celles du gouvernement d’union depuis l’installation de ce dernier à Tripoli fin mars.

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Son Premier ministre désigné, Fayez el-Sarraj, n’a pas encore réussi à faire reconnaître son autorité sur l’ensemble de la Libye, pays plongé dans l’instabilité depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Dans un communiqué condamnant les attaques, l’émissaire de l’ONU pour la Libye Martin Kobler a demandé une nouvelle fois aux Libyens de reconnaître le gouvernement d’union comme le seul exécutif du pays. Les États-Unis et les principaux pays européens lui ont emboîté le pas dans un communiqué commun appelant au retrait immédiat et sans conditions de toutes les forces armées qui se trouvent dans le Croissant pétrolier et à un cessez-le-feu immédiat.

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Réouverture des terminaux

Le chef du gouvernement rival, Abdallah el-Theni, a pour sa part annoncé travailler au retour de l’activité des terminaux pétroliers dans les plus brefs délais pour assurer à tous les Libyens une vie digne.

Les troupes du général Haftar ont précisé qu’elles allaient confier la gestion des terminaux conquis à la Compagnie nationale libyenne du pétrole afin qu’elle puisse reprendre sans tarder ses exportations d’or noir.

Dans son communiqué, Martin Kobler assure toutefois que la résolution 2259 des Nations unies interdit clairement les exportations illégales de pétrole depuis la Libye et stipule que ses installations pétrolières doivent être sous autorité du GNA.

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