RD Congo : le dialogue achoppe (toujours) sur l’ordre des élections à venir
Les tractations se sont poursuivies mardi à Kinshasa après la suspension la veille de la participation de la composante opposition au dialogue politique. Au cœur du blocage : l’ordre des élections à venir en RDC.
« Nous avons déjà fait une énorme concession sur les délais constitutionnels, nous n’allons pas donner une nouvelle prime à des gens qui ont tout fait pour retarder la présidentielle », résume l’opposant Florentin Mokanda Bonza. Vingt-quatre heures après la suspension de sa participation aux pourparlers politiques, la composante opposition campe sur sa position : priorité à l’élection présidentielle.
Ton calme et posé, Vital Kamerhe, chef de la délégation de l’opposition au dialogue, a rappelé, mardi 13 septembre lors d’une « réunion des parties » ouverte à la presse, que les pourparlers politiques en cours se tiennent dans un « cadre extra-constitutionnel parce qu’il y a un problème ». Celui de la non tenue de la présidentielle dans les délais constitutionnels, soit d’ici fin novembre.
Nous devons privilégier l’élection présidentielle, insiste Kamerhe
En conséquence, « nous devons privilégier l’élection présidentielle », a martelé Vital Kamerhe, soulignant que l’opposition participant au dialogue n’y voyait aucun inconvénient à l’idée de coupler le scrutin présidentiel aux législatives et aux provinciales. Une hypothèse qui pourrait satisfaire à toutes les parties, selon l’abbé Donatien Nshole Babula, représentant de la Conférence épiscopale nationale congolaise (Cenco) aux pourparlers.
Mais la Majorité présidentielle (MP) ne partage pas cet avis. Et elle estime par ailleurs qu’elle n’a cessé de faire des concessions depuis le début des pourparlers, comme l’a rappelé mardi Alexis Thabwe-Mwamba, le garde de Sceaux congolais qui conduit la délégation gouvernementale au dialogue.
Position soutenu par le camp Kabila
Commencer par des élections locales et provinciales apparaît plus logique », selon Atundu.
Pour la MP, la séquence électorale doit s’enclencher par les élections locales et provinciales et se boucler par la présidentielle. « Aujourd’hui, la vraie raison pour laquelle certains hommes politiques préfèrent commencer par la présidentielle se trouve être leur volonté, à peine cachée, d’écarter les jeunes de la gestion de l’État à travers les institutions qui sont à leur portée », a accusé André-Alain Atundu, le porte-parole de la MP, plus tard dans la journée lors d’un point de presse organisée au siège de la coalition au pouvoir.
« Commencer par des élections locales et provinciales apparaît plus logique, mieux à même de consolider l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national et conforme à la profonde aspiration de nos populations », a-t-il soutenu. Et de conclure : « Il paraît donc superfétatoire que de se battre comme des chiffonniers pour commencer absolument par la présidentielle alors que logiquement celle-ci devait couronner le processus électoral. »
Jusqu’à la fin de la journée, majorité et opposition ont refusé de céder. « Des tractations vont se poursuivent jusqu’à ce qu’un compromis sur ce sujet soit trouvé », indique-t-on du côté de la facilitation conduite par Edem Kodjo, optimiste quant à l’issue de ces négociations.
« Nous ne devons pas oublié une seule seconde que tout le peuple congolais nous regarde », a déclaré l’ancien Premier ministre togolais, soulignant qu’il n’y a pas de place à l’échec. « Le temps joue contre nous, nous n’avons pas le droit de jouer avec le temps », a glissé Edem Kodjo, invitant les protagonistes à travailler « même toute la nuit » jusqu’à trouver une solution.
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