Maroc : le bras de fer a commencé entre le PJD et le PAM

Les hostilités ont déjà démarré entre les deux partis favoris des législatives du 7 octobre, sur fond d’accusations. Un tour de chauffe avant des duels au sommet dans les « circonscriptions de la mort ».

Le chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane lors d’un meeting du Parti justice et développement (PJD) le 14 juillet 2012 à Rabat. © Paul Schemm / AP / SIPA

Le chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane lors d’un meeting du Parti justice et développement (PJD) le 14 juillet 2012 à Rabat. © Paul Schemm / AP / SIPA

fahhd iraqi

Publié le 15 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Avant même le lancement officiel de la campagne électorale, le duel entre le Parti justice et développement (PJD) et le Parti authenticité et modernité (PAM) a démarré. Les deux forces politiques en appellent d’ailleurs déjà à l’arbitrage de la commission de supervision des élections qui se dérouleront le 7 octobre. Abdelilah Benkirane avait en effet convoqué une réunion avec Mohamed Hassad et Mostafa Ramid, respectivement ministres de l’Intérieur et de la Justice, et surtout responsables directs du déroulement du scrutin, pour se plaindre des pressions que subiraient les candidats PJD afin qu’ils ne se présentent pas.

« C’est une approche qui met en porte-à-faux Abdelilah Benkirane », fait remarquer un analyste politique. Et d’ajouter : « Benkirane abuse de sa position de chef de gouvernement et donc de président de la commission de supervision des élections pour défendre les intérêts du parti dont il est secrétaire général et sous les couleurs duquel il est candidat aux législatives ».

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Accusations réciproques

Une initiative que dénoncent d’ailleurs les dirigeants du PAM. Dans une sortie médiatique assez remarquée, Abdellatif Ouahbi, président du groupe parlementaire du parti du tracteur, avait qualifié les méthodes de Benkirane de « semblables à celles d’Erdogan ». Le PAM a également répondu à Benkirane en envoyant une lettre au ministère de l’Intérieur pour accuser ouvertement le PJD de mettre la pression sur les candidats du PAM pour rejoindre les rangs du parti islamiste.

Des duels en perspective

Cet échange d’accusations donne le ton de la bataille qui s’ouvrira le 24 septembre, au coup d’envoi officiel de la campagne électorale. Surtout que des duels au sommet sont attendus lors de ces législatives. À Rabat par exemple, la circonscription de Chellah connaîtra une confrontation entre le secrétaire général-adjoint du PJD, Slimane El Omrani, et l’homme d’affaires Brahim El Joumani, candidat du PAM.

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Plus au nord, à Kénitra, Aziz Rabbah, ministre de l’Équipement et maire de la ville, devra croiser le fer avec un candidat des plus coriaces : Faouzi Chaâbi, qui vient de rallier le PAM.

À Fès, dans l’une des deux circonscriptions de la ville, Driss El Azami, lui aussi ministre et maire de la ville, affronte un de ses anciens compagnons : Mohamed Radi Slaouni, un transfuge du PJD et de son aile religieuse, le MUR.

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À Marrakech, on assistera à un duel emblématique dans la circonscription de Menara : le salafiste Hammad Kabbaj affronte une femme voilée, la candidate PAM Jamila Afif, présidente du conseil préfectoral de la ville.

D’autres duels peuvent apparaître, sachant que le dépôt des candidatures vient de commencer le 14 septembre et que les deux partis n’ont pas encore dévoilé toutes leurs cartes.

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