L’administration provisoire de la Commercial Bank Cameroun est levée

Le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, annonce avoir pris cette décision le 9 septembre. Les nouveaux dirigeants de l’ex-banque d’Yves Michel Fotso — lourdement condamné en début d’année à une peine de prison à perpétuité — ont pris leurs fonctions le 14 septembre.

Bâtiment de la présidence dans la ville de Yaoundé. © Renaud VAN DER MEEREN pour Les Editons du Jaguar

Bâtiment de la présidence dans la ville de Yaoundé. © Renaud VAN DER MEEREN pour Les Editons du Jaguar

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Publié le 15 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Commercial Bank Cameroun (CBC) retrouve une gestion normale, après avoir passé près de sept ans sous administration provisoire. Le ministre camerounais des Finances, Alamine Ousmane Mey, a mis fin à ce régime le 9 septembre, à la suite d’une décision du président de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) autorisant cette levée.

Cette décision était attendue depuis la désignation le 6 mai des nouveaux dirigeants de l’ex-banque d’Yves Michel Fotso. Le procès-verbal issu de l’assemblée générale étant l’élément qu’attendait le régulateur bancaire de la zone Cemac pour accélérer le processus.

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Léandre Djummo, le nouveau directeur général de l’ex-banque d’Yves Michel Fotso, et son adjoint, Jean Elisé Gouater, ont pris leurs fonctions le 14 septembre et seront installés dans les prochains jours, précise le communiqué de l’argentier camerounais publié le même jour.

Détenu à 98% par l’État camerounais et à 2% par les filiales locales du groupe Allianz, CBC a réalisé une perte de -255 millions de F CFA (388 745 euros) au terme de son exercice 2014, pour un total bilan de 248,2 milliards de F CFA. Ses dépôts à cette date s’élevaient à 140,4 milliards de F CFA, pour des crédits de l’ordre de 133,7 milliards de F CFA.

Alors qu’ils se montaient à 18 millions d’euros en mai 2008, les fonds propres du fleuron Commercial Bank-Cameroun (CBC) se sont révélés quasi inexistants en 2009, si l’on en croit tout au moins les termes d’un audit de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac). Conséquence : en novembre 2009, l’instance de régulation plaçait l’établissement, ainsi que ses filiales au Tchad, en République centrafricaine et à São Tomé e Príncipe, sous administration provisoire. En même temps, la Cobac retirait son agrément à SFA Cameroun. Au 31 décembre 2009, les pertes cumulées étaient évaluées à 8,6 millions d’euros, selon le même audit.

Pourtant, au temps de sa splendeur, en 2007, quand la Société financière internationale (SFI, du groupe Banque mondiale) et la Banque européenne d’investissement (BEI) frappaient à la porte pour entrer au capital, le groupe Commercial Bank affichait un total de bilan de plus de 260 milliards de F CFA et employait 600 salariés. Pour expliquer l’évaporation des fonds propres de la banque, la Cobac a conclu que des crédits « ont été octroyés essentiellement à des entités qui font partie du groupe Fotso, principal actionnaire, ou à des bénéficiaires considérés comme sensibles ou douteux ».

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