Les États-Unis lèvent leurs sanctions contre Charles Blé Goudé

Barack Obama a évoqué la réussite de la dernière présidentielle ivoirienne de 2015 pour mettre un terme à des mesures décidées sous son prédécesseur George W. Bush contre des personnalités telles que Charles Blé Goudé alors que la Côte d’Ivoire traversait une grave crise politique.

Vue de la baie de Cocody avec son quartier d’affaires, à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Le 11 mars 2016 (image d’illustration). © Jacques Torregano pour Jeune Afrique

Vue de la baie de Cocody avec son quartier d’affaires, à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Le 11 mars 2016 (image d’illustration). © Jacques Torregano pour Jeune Afrique

Publié le 15 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Barack Obama a annoncé le 14 septembre la levée d’une série de sanctions vieilles de dix ans à l’encontre de trois personnalités ivoiriennes rendues responsables de la crise politique qui secouait le pays. La Côte d’Ivoire était alors depuis 2002 en situation de guerre civile, provoquée par la rébellion contre le chef de l’État Laurent Gbagbo.

Parmi ces personnalités accusées de bloquer le processus de paix négocié en 2003, on compte Charles Blé Goudé, l’ancien ministre de la Jeunesse du président Laurent Gbagbo, accusé de crimes contre l’humanité et aujourd’hui en procès devant la Cour pénale internationale (CPI), tout comme son ancien patron.

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Mais aussi Eugène Ngoran Kouadio Djue, leader à l’époque de l’Union pour la libération totale de la Côte d’Ivoire et Martin Kouakou Fofie, ancien « comzone » (chef de guerre) des Forces nouvelles, une coalition de mouvements rebelles, pour le secteur de Korhogo, dans le nord du pays.

Le président américain a évoqué le processus électoral réussi lors de l’élection présidentielle de 2015 et les progrès dans la lutte contre le trafic d’armes et les ressources naturelles pour mettre un terme aux mesures de rétorsion à l’encontre de ces trois hommes.

Croissance inégalitaire

Cinq ans après la crise post-électorale et la guerre civile qui avaient suivi l’élection présidentielle de 2010, la Côte d’Ivoire est redevenue une économie florissante sur le continent africain, avec quatre années consécutives de croissance à 9% selon le FMI.

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Des succès reconnus par le gouvernement américain. « La Côte d’ivoire a fait des progrès importants pour renforcer ses institutions économiques et politiques et réconcilier les différends qui ont conduit à la guerre », écrit ainsi dans un communiqué Ned Price.

Le porte-parole du conseil national de sécurité de la Maison Blanche reconnaît toutefois « qu’il reste des défis pour résoudre les questions engendrées par la réforme agraire et travailler pour s’assurer que les bénéfices de la croissance économique se ressentent au sein de la population ivoirienne ».

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En Côte d’Ivoire, la pauvreté est plus importante que dans les années 1980 : 46 % des habitants ne sont jamais allés à l’école, 20 % souffrent de malnutrition chronique et seulement de 5 % à 6 % bénéficient d’une protection sociale.

Retrait de l’ONU

En avril déjà, le Conseil de sécurité de l’ONU avait levé une série de mesures vieilles de douze ans, dont l’embargo sur les armes ou l’interdiction de vols et le gel d’avoirs à l’encontre de six personnalités ivoiriennes accusées de bloquer le processus électoral, dont Laurent Gbagbo, son épouse et Charles Blé Goudé.

L’embargo onusien avait été assoupli en 2012 pour permettre aux forces de sécurité ivoiriennes de s’entraîner. Les Nations-Unies ont par ailleurs déjà commencé à réduire leur présence dans le pays. Le mandat de l’Onuci (la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire) doit s’achever le 30 juin 2017, mais elle a déjà vu ses effectifs passer de 4000 à 2000 à la fin août.

Lors des quatre mois de crise post-électorale puis de guerre civile qui ont fait 3 000 morts en Côte d’Ivoire entre 2010 et 2011, les États-Unis avaient été, aux côtés de la France et de l’ONU, les principaux alliés d’Alassane Ouattara durant son bras de fer avec l’ex-président Laurent Gbagbo, qui refusait de se retirer après sa défaite à la présidentielle.

La décision prise par George W. Bush en 2006 by jeuneafrique on Scribd

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