Ovationnée par 1500 partisans à Greensboro, en Caroline du Nord, la candidate démocrate à la Maison Blanche a ironisé sur son repos forcé de quatre jours. « À deux mois de l’élection, rester chez moi était la dernière chose que j’avais envie de faire », a-t-elle lancé. Mais elle a exploité ce temps de réflexion pour prendre la mesure des enjeux de la campagne, a-t-elle assuré, et du danger posé selon elle par le milliardaire républicain, traité de « showman ».
« Je finirai la campagne comme j’ai commencé ma carrière et comme j’assumerai la présidence, si j’en ai l’honneur : en aidant les enfants et les familles », a-t-elle déclaré. « Nous proposons des idées, pas des insultes », a-t-elle dit.
Elle a annoncé de nouveaux meetings la semaine prochaine, dans des États où Donald Trump a réduit voire annulé l’écart, dont la très cruciale Floride.
Clinton et Trump au coude-à-coude
L’enjeu des prochaines semaines est de mobiliser à nouveau l’électorat de gauche et les jeunes, car les quelque six points d’avance de la mi-août ont quasiment disparu dans les sondages. Elle fait jeu égal avec Donald Trump au niveau national dans une étude CBS/New York Times. État par État, selon le système de scrutin indirect, la situation reste plus favorable à la démocrate. Mais il lui faut stopper l’hémorragie.
L’incident médical l’a forcée à annuler une tournée dans l’ouest du pays et à publier un nouveau bulletin de santé, mercredi. Selon son médecin, l’ancienne secrétaire d’État de bientôt 69 ans est apte à assumer la fonction présidentielle, en excellente santé.
Jeudi, c’était au tour de Donald Trump, qui a ouvertement mis en cause la santé sa rivale depuis son malaise, de publier les résultats de son examen médical. Bilan : le milliardaire de 70 ans est lui aussi en « excellente santé ». Son cholestérol est sous contrôle mais il est en surpoids, pesant 107 kilos pour 1,90 m.
Politiquement, Hillary Clinton doit surtout faire oublier sa gaffe sur les électeurs « pitoyables » de Donald Trump. C’est ainsi qu’elle a qualifié la moitié des partisans de son adversaire vendredi dernier, déclenchant un tollé à droite. Mais face à ces escarmouches, les électeurs ne semblent guère enthousiastes. Selon le sondage New York Times, 64% des Américains trouvent le choix Trump « risqué ». La moitié ont la même opinion de l’ancienne chef de la diplomatie.