Gabon : ce que contient la réponse déposée par le camp Bongo devant la Cour constitutionnelle

Suite au recours déposé auprès de la Cour constitutionnelle par le camp de Jean Ping, Ali Bongo Ondimba et ses partisans ont formulé une réponse mercredi auprès de l’instance. Jeune Afrique a pu en consulter les fac-similés.

Une gabonaise vote à l’ouverture du scrutin présidentiel à Libreville, le 30 août 2009 (photo d’illustration). © JOEL BOUOPDA TATOU/AP/SIPA

Une gabonaise vote à l’ouverture du scrutin présidentiel à Libreville, le 30 août 2009 (photo d’illustration). © JOEL BOUOPDA TATOU/AP/SIPA

Publié le 16 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Six jours après le recours déposé devant la Cour Constitutionnelle par Jean Ping, le camp d’Ali Bongo a répondu mercredi 14 septembre aux griefs exposés par son rival. Dans cette réponse au recours, dont Jeune Afrique a pu consulter les fac-similés (voir ci-dessous), figurent donc le contre-argumentaire du clan du président sortant face aux accusations portées par son adversaire malheureux. Les voici, exposées dans le détail :

  • Ali Bongo pointe du doigt des bureaux de vote où Jean Ping réalise des scores très élevés

Dans cette réponse au recours, Ali Bongo et ses avocats insistent sur les scores réalisés par Jean Ping dans les 2ème, 5ème et 6ème arrondissement de Libreville. D’après ces documents, ce dernier a remporté la majorité des suffrages dans tous les bureaux de vote des 2ème et 5ème arrondissement. Mieux, Jean Ping réalise 98% des suffrages dans le 5ème et 97% dans le 6ème.

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Le clan Bongo souligne également que le 2ème arrondissement est tenu par Jean Eyeghe Ndong, un soutien fort de Jean Ping. Mieux, à Bitam (Woleu Ntem), fief de l’opposant René Ndémezo Obiang, un bureau de vote en particulier fait l’objet de toutes les attentions de la part des avocats d’Ali Bongo : et pour cause, toujours selon le président sortant, Jean Ping y aurait remporté 103% des votes.

  • Comme Jean Ping, Ali Bongo dénonce des procès-verbaux non signés pris en compte par la Cenap

Attaqué sur le terrain des procès-verbaux non signés par Jean Ping, Ali Bongo Ondimba réplique dans sa réponse au recours. Ses juristes dénoncent des PV raturés, parfois signés en l’absence des représentants de la majorité, qui ont pourtant été validés par la Commission électorale nationale autonome et indépendante.

En effet, un PV, pour être valide, doit être signé par l’assesseur et les représentants du pouvoir comme de l’opposition, ce qui n’a donc pas été le cas à en croire Ali Bongo. D’autres sources proches du parti au pouvoir affirment même qu’une partie de ces documents de la Cenap ne correspondent même pas aux originaux issus des bureaux de vote. Ce qui pousse donc le camp Bongo à demander leur annulation à la Cour constitutionnelle.

  • Jean Ping visait principalement le Haut-Ogooué

Lorsqu’il a saisi la Cour constitutionnelle jeudi 8 septembre, Jean Ping dénonçait un scrutin « totalement faux ». Il visait particulièrement les résultats mesurés dans la province du Haut-Ogooué et les 174 procès-verbaux provenant des bureaux de vote de cette région acquise à la cause d’Ali Bongo : selon ces documents, ce dernier y aurait remporté 95% des suffrages, avec un taux de participation de 99%.

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Extraits des procès-verbaux déposés par le camp Bongo auprès de la Cour constitutionnelle. Pour une meilleure lecture, cliquez sur le bouton en bas à droite. 

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