RD Congo : deux policiers tués à Kinshasa, la manifestation de l’opposition annulée

Des heurts ont opposé lundi matin plusieurs dizaines de jeunes manifestants d’opposition à des policiers anti-émeutes à Kinshasa. La manifestation de l’opposition, dont le départ était initialement prévu à 13h, a été annulée à la suite de la mort de deux policiers. La société civile et l’opposition déplorent quant à elles la mort de plusieurs civils.

Des partisans d’Étienne Tshisekedi  à Kinshasa le 31 juillet 2016. © John bompengo/AP/SIPA

Des partisans d’Étienne Tshisekedi à Kinshasa le 31 juillet 2016. © John bompengo/AP/SIPA

Publié le 19 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Aux cris de « Kabila dégage ! » ou « Kabila doit partir ! », les jeunes lançaient des pierres sur les policiers qui répliquaient à coup de grenades lacrymogènes vers 10h15 (09h15 GMT) sur le boulevard Lumumba, grande artère du centre de la capitale de la République démocratique du Congo.

Au milieu des effluves roses des gaz tirés par les forces de l’ordre, émergeaient des drapeaux blanc et bleu de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti d’Étienne Tshisekedi, figure historique de l’opposition congolaise.

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Selon la société civile, les échauffourées ont débuté dans la matinée, alors que des manifestants tentaient de rejoindre le point de ralliement de la mobilisation, près de l’échangeur du quartier de Limete. Georges Kapiamba, président l’ACAJ (l’Association Congolaise pour l’accès à la justice), rapporte des tensions dans le quartier de l’université : « La police avait bouclé tout le quartier, et tentait d’empêcher les jeunes de rejoindre le point de ralliement, c’est alors que les jeunes ont répliqué ».

Le siège du PPRD incendié, deux policiers tués

De sources concordantes, le siège de la ligue des jeunes du PPRD, le parti de la majorité présidentielle, a été incendié à Limete, quartier où se concentrent les violences. Lambert Mende, porte-parole du gouvernement a déclaré à l’AFP que deux policiers ont été tués durant l’assaut du bâtiment. « À la suite de ces violences, on a annulé la manifestation », a-t-il ajouté.

Selon Aubin Minaku, secrétaire général de la majorité, le siège du CNC (Congrès National Congolais) se trouvant à proximité, ainsi que le parquet général auraient également été brûlés.

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La société civile et l’opposition déplorent quant à elles la mort de plusieurs civils, et de nombreuses arrestations.

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Martin Fayulu blessé

Martin Fayulu, opposant membre du Rassemblement de l’opposition et candidat à l’élection présidentielle a quant à lui été blessé à la tête par un projectile. Il  a dit à Jeune Afrique avoir ensuite été interpellé alors qu’il se rendait à l’hôpital et conduit dans les locaux des services de renseignement de la police. Lui et son équipe se trouvaient depuis le milieu de la matinée près de l’échangeur de Limete. Auparavant, il avait dénoncé sur son compte twitter des tirs de la police à balles réelles.

Les correspondants de RFI et TV5 Monde interpellés

Radio France Internationale a confirmé que sa correspondante en République Démocratique du Congo, Sonia Rolley, ainsi qu’un de ses collègues de TV5 monde ont été arrêtés. Selon Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais qui s’exprimait sur RFI, ils devraient être rapidement remis en liberté.

Réuni autour du fondateur de l’UDPS, Étienne Tshisekedi, un Rassemblement des principaux partis d’opposition avait appelé à manifester lundi dans tout le Congo pour signifier à Joseph Kabila son préavis, trois mois avant l’expiration de son mandat, le 20 décembre, et exiger la convocation de la présidentielle censée avoir lieu avant cette date.

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