Maroc : les délais de paiement des entreprises s’allongent encore

Mardi, une nouvelle étude de Coface, l’assureur-crédit français, vient confirmer le rallongement des délais de paiement au Maroc. Les trésoreries des entreprises en souffrent et les perspectives de création d’emplois et d’investissements en pâtissent.

Salle des marchés de la Banque populaire de Casablanca, au Maroc, le 26 septembre 2014. © Guillaume Mollé pour Jeune Afrique

Salle des marchés de la Banque populaire de Casablanca, au Maroc, le 26 septembre 2014. © Guillaume Mollé pour Jeune Afrique

fahhd iraqi

Publié le 20 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Les délais de paiement représentaient déjà un casse-tête pour les entreprises marocaines depuis plusieurs années. La situation s’aggrave de plus en plus, selon une étude publiée mardi 20 septembre, par l’assureur-crédit français Coface.

Cette enquête sur le comportement de paiement des entreprises au Maroc conclut que 24 % des sociétés interrogées, en 2016, ont enregistré un délai compris entre 30 et 60 jours entre la date d’émission de la facture et la date d’encaissement, alors qu’elles étaient 30 % une année auparavant. Elles sont donc plus nombreuses à s’acquitter de leurs fournisseurs au-delà de 60 jours.

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Sachant que le délai légal est fixé à 60 jour, ou qu’il peut être convenu entre les deux parties au Maroc, et que dans ce dernier cas il ne peut dépasser les 90 jours. Or, « le nombre d’entreprises qui observent des délais de paiement supérieurs à 90 jours est également en augmentation, en particulier pour les entreprises dont le client final est le secteur public », peut-on lire dans le rapport.

Des secteurs particulièrement dégradés

Pour certains secteurs d’activité, la situation s’est particulièrement dégradée entre 2015 et 2016. « Le BTP compte parmi les secteurs dont l’évolution des délais de paiement entre 2015 et 2016 est la plus marquée », expliquent les analystes de Coface.

Idem pour le secteur du commerce et de la distribution qui souffrent également : le nombre des entreprises déclarant plus de 120 jours de délai moyen est en hausse de +23%. En revanche, pour d’autres secteurs tels que les services aux entreprises et l’agroalimentaire, les délais de paiement sont généralement inférieurs à 90 jours, voire à 60 jours.

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Les grandes entreprises plus fautives que les petites

Cependant, l’allongement des paiements des entreprises a été partiellement atténuée par le resserrement du nombre moyen de jours de retard — une fois passé le délai légal de paiement. Autre conclusion marquante de l’étude : les grandes entreprises ont tendance à accumuler des retards plus longs que ceux des plus petites structures.

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Par ailleurs, le retard de paiement affecte la santé financière et les perspectives des entreprises. « Moins le retard est long, moins la trésorerie est impactée. De la même manière, les entreprises enregistrant des retards supérieurs à 30 jours voient leur trésorerie se dégrader », affirment les analystes de l’assureur-crédit. La répercussion de ces retards de paiements se ressent sur les perspectives d’embauches et d’investissements des entreprises.

Pour justifier ces retards, toutes les structures interrogées arguent du marasme économique ambiant. Une conjoncture qui n’est pas prête de s’améliorer, à en croire les entreprises sondées par la Coface au Maroc. « Plus de la moitié des entreprises interrogées (55 %) perçoivent une stagnation de l’activité et 28 % évoquent une détérioration du climat des affaires ».

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