Libye : une cargaison de pétrole quitte le Croissant pétrolier, une première depuis 2014

Un pétrolier a appareillé avec à son bord 776 000 barils pour l’Italie mardi depuis le port libyen de Ras Lanouf pour la première fois depuis fin 2014, lorsque des combats ont éclaté pour le contrôle de terminaux du Croissant pétrolier, selon un responsable portuaire.

Un cargo près du port de Benghazi en Libye, le 4 août 2011. (illustration) © Sergey Ponomarev/AP/SIPA

Un cargo près du port de Benghazi en Libye, le 4 août 2011. (illustration) © Sergey Ponomarev/AP/SIPA

Publié le 21 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

« Le Seadelta, qui bat pavillon maltais, vient de quitter le port de Ras Lanouf avec 776 000 barils de pétrole et il se dirige vers l’Italie. C’est la première cargaison de pétrole à quitter Ras Lanouf depuis novembre 2014 », a déclaré à l’AFP Omran el-Fitouri, le coordinateur des exportations pétrolières du port.

Le pétrolier devait initialement recevoir une cargaison de brut de Ras Lanouf destinée à l’Italie et quitter le port dimanche. Il avait finalement se retirer vers un lieu sûr au large après les nouveaux combats près du port, avait expliqué la Compagnie nationale du pétrole (NOC).

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Croissant pétrolier

Il s’agit également de la première confirmation du départ d’un pétrolier depuis l’un des quatre ports du Croissant pétrolier depuis que les forces armées commandées par le controversé général Khalifa Haftar en ont pris le contrôle.

Les forces du général Haftar se sont emparé il y a une semaine des quatre terminaux de la région du Croissant pétrolier (nord-est) : Zoueitina, Brega, Ras Lanouf et Al-Sedra qui étaient jusqu’alors contrôlés par la milice des Gardes des installations pétrolières (GIP), alliée au gouvernement d’union nationale (GNA).

Partition du territoire

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En proie au chaos et aux divisions depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye compte deux autorités se disputant le pouvoir. Basé à Tripoli, le gouvernement d’union nationale, issu d’un accord parrainé par l’ONU, est reconnu par la communauté internationale. Mais dans l’Est, l’autorité rivale soutenue par le général Haftar ne reconnaît pas sa légitimité et continue d’exercer le pouvoir sur de vastes portions de territoire.

Dans un pays où les exportations de brut représentent la principale ressource économique, les terminaux du Croissant pétrolier sont depuis 2011 au coeur de toutes les luttes de pouvoir.

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Relance de l’économie à tout prix

La Libye a un besoin pressant de relancer son secteur pétrolier, sa principale ressource économique. Sa production de brut a été divisée par cinq depuis 2010, alors que le pays dispose des plus importantes réserves pétrolières d’Afrique (estimées à 48 milliards de barils).

Mais le départ du Seadelta, s’il devait marquer la reprise des exportations depuis Ras Lanouf, « ne devrait pas avoir d’impact sur le prix du brut aujourd’hui », a estimé Jeffrey Halley, analyste chez OANDA, car « le volume de pétrole exporté par la Libye est relativement limité ».

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