La BEI prête 180 millions d’euros à l’Éthiopie pour freiner l’immigration
La Banque européenne d’investissement va aider l’Éthiopie, qui concentre un grand nombre de réfugiés en transit, à développer des parcs industriels pour retenir les candidats à l’exil sur place.
La Banque européenne d’investissement (BEI) va prêter 200 millions de dollars (180 millions d’euros) à l’Éthiopie pour la construction de deux parcs industriels qui emploieront 30 000 réfugiés, selon l’agence Reuters. Cette aide vise à tenter de diminuer l’afflux de migrants à destination du continent européen.
« Des initiatives et des projets tels que celui-là donnent aux gens le choix de rester plus près de chez eux et fournissent également une opportunité de croissance économique », explique Werner Hoyer, le président de la BEI, dans un communiqué.
Ces réfugiés font eux-mêmes partie d’une centaine de milliers d’autres aidés par un programme dont le coût total devrait atteindre les 500 millions de dollars. Le reste du financement devrait être fourni par la Banque mondiale, la Grande-Bretagne et d’autres pays européens.
La région de la Corne de l’Afrique abrite plus de 730 000 demandeurs d’asile pour la plupart originaires des pays voisins. Un certain nombre d’entre eux y vivent en transit dans des camps avant de venir chercher refuge en Europe.
Fuite massive depuis l’Érythrée
Plus de 161 000 Érythréens vivent par exemple en ce moment dans des camps éthiopiens. La plupart d’entre eux affirment avoir fui dans le pays voisin la perspective du service militaire illimité qui a cours sous le régime d’Issayas Afewerki, au pouvoir depuis 1993 en Érythrée.
Or, plus de 33 000 Érythréens ont demandé l’asile dans l’Union européenne (UE) en 2015, selon les chiffres officiels. Et environ 5% des migrants qui ont atteint les côtes européennes depuis le début de l’année provenaient d’Éthiopie.
Le 14 septembre dernier, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, annonçait déjà que l’UE allait lancer « un plan ambitieux d’investissement pour l’Afrique et son voisinage, qui a le potentiel de lever 44 milliards d’euros d’investissement ».
Le but ? Donner des perspectives économiques aux candidats à l’émigration. Une question qui était déjà au sommaire du sommet de la Valette, qui avait réuni en novembre 2015 à Malte des dirigeants des deux continents.
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