Tunisie : le pétrolier britannique Petrofac plie bagage

Le groupe britannique de services pétroliers Petrofac s’apprête à cesser l’exploitation d’un site gazier en Tunisie en raison d’un conflit social qui paralyse depuis neuf mois son activité, a affirmé mercredi le gouvernement tunisien.

Face à la crise sociale, Petrofac a annoncé son départ de la Tunisie le 20 septembre 2016. © Eric Kounce/Wikimedia Commons

Face à la crise sociale, Petrofac a annoncé son départ de la Tunisie le 20 septembre 2016. © Eric Kounce/Wikimedia Commons

Publié le 22 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Arrêt des salaires et des affaires techniques

« Petrofac a informé le gouvernement tunisien qu’il avait entamé les procédures de départ, y compris l’arrêt des salaires des travailleurs et l’arrêt des affaires techniques dans l’unité industrielle et dans le champ gazier de Chergui », a annoncé le porte-parole du gouvernement Iyed Dahmani lors d’une conférence de presse.

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« Ils ont commencé les procédures aujourd’hui [20 septembre] mais si nous voyons le moindre signe sur le terrain que les gens cherchent une solution, nous ferons l’impossible pour que Petrofac reste », a-t-il ajouté en référence aux protestataires.

Contacté par l’AFP, le directeur général de Petrofac en Tunisie, Imed Derouiche, n’a pas souhaité faire de commentaire. Dans une interview vidéo à L’Économiste le 19 mars, il avait tenté de calmer le jeu, tout en rappelant que « la société [Petrofac] peut décider à n’importe quel moment de remettre en cause sa présence », et que le groupe d’hydrocarbures avait « prévu en 2016 de forer deux puits dont le coût total avoisine 30 millions de dollars. »

Une crise sans issue ?

Le chef du gouvernement Youssef Chahed avait plus tôt tenu une réunion de crise avec plusieurs de ses ministres pour tenter de trouver une solution au dossier Petrofac.

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En partenariat avec l’État tunisien, Petrofac exploite le champ gazier de Chergui, au large des îles Kerkennah (sud-est), qui fournit 12% de la production nationale. Cette production est toutefois à l’arrêt total depuis janvier en raison d’un conflit social, des manifestants réclamant des emplois permanents, selon la ministre de l’Énergie Hela Cheikhrouhou.

La crise a éclaté à l’arrêt d’un programme temporaire créé après la révolution de 2011, en grande partie financé par Petrofac au nom de la responsabilité sociale des entreprises (RSE). Dans le cadre de ce programme, des diplômés chômeurs ont été employés dans des institutions publiques et rémunérés par des compagnies pétrolières par le biais de l’État, sans toutefois disposer de contrat, d’assurance ou de retraite. La société britannique a expliqué en début d’année ne plus pouvoir continuer à financer ce programme, et appelé l’État tunisien à faire son travail.

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L’annonce du départ prochain de Petrofac intervient alors que la Tunisie, qui a pâti de l’instabilité post-révolutionnaire, cherche à attirer les investisseurs. Un nouveau code de l’investissement a été adopté en ce sens samedi par le Parlement, et le pays se prépare à accueillir fin novembre une conférence internationale sur ce thème en présence de plus d’un milliers d’entreprises.

Champ gazier de Chergui

Le champ gazier de Chergui produit jusqu’à 30 millions de pieds cubes de gaz par jour, soit 12 % de la consommation totale de gaz en Tunisie, selon des chiffres communiqués par Petrofac.

Le britannique est l’opérateur du champ gazier ainsi que son actionnaire à 45 %, aux côtés de l’Enterprise tunisienne d’activitiés pétrolières (ETAP), la compagnie pétrolière nationale tunisienne.

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