Nigeria : deux ans après l’enlèvement des 276 lycéennes par Boko Haram, l’école de Chibok va rouvrir en octobre

Les élèves de l’école de Chibok, où avait eu lieu l’enlèvement de plus de 200 lycéennes par les jihadistes de Boko Haram il y a deux ans, pourront retourner en classe le mois prochain, ont assuré les autorités nigérianes.

Une mère éplorée montre une photo de sa fille, enlevée par Boko Haram. Photo du 19 mai 2014. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Une mère éplorée montre une photo de sa fille, enlevée par Boko Haram. Photo du 19 mai 2014. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 22 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Le ministre de l’Éducation de l’État du Borno (nord-est du Nigeria), Inuwa Kubo, a annoncé tard mardi que tous les collèges et lycées du district seraient rouverts le 3 octobre, après une fermeture de plus de deux ans, due au conflit contre le groupe islamiste.

« Tous les dégâts causés aux bâtiments ont été réparés », a déclaré Inuwa Kubo à la presse, dans la capitale de l’État, Maiduguri.

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Toujours sous la menace de Boko Haram

Chibok est toujours une zone de grande instabilité, les combats faisant rage entre l’armée et Boko Haram. Le ministre régional a expliqué que certaines écoles n’étaient pas sécurisées et que les élèves seraient regroupés dans des endroits plus sûrs.

La Government Secondary School (GSS), l’établissement où se trouvaient les 276 lycéennes enlevées en avril 2014, avait été rasée dans l’attaque et n’a toujours pas été reconstruite. Les élèves partageront donc les locaux d’une école primaire voisine, selon les autorités.

L’enlèvement de masse avait déclenché une vague d’indignation mondiale et 218 lycéennes sont toujours introuvables.

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Scepticisme

Faisant suite à cette annonce, les habitants de la localité de Chibok n’ont pas caché leur scepticisme, affirmant que la scolarisation des élèves n’était pas réaliste : l’école primaire en question accueille déjà les enfants d’un autre collège détruit.

Yakubu Nkeki, qui est à la tête d’une association de soutien aux familles des jeunes filles otages de Boko Haram, a expliqué à l’AFP que les enfants de l’école primaire utilisaient les salles de classe le matin, et les collégiens, l’après-midi.

Les structures d’accueil sont débordées. Il n’est pas possible de faire venir d’autres élèves, selon lui.

5335 salles de classe détruites

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Boko Haram, secte islamiste fondée en 2002 par le prêcheur radical Mohamed Yusuf, signifie « l’enseignement occidental est péché ». Elle mène des attaques régulières contre les écoles et les enseignants dans le nord-est du Nigeria.

En mars dernier, le gouvernement local du Borno avait recensé 5335 salles de classe détruites par les combattants, dans plus de 500 écoles primaires, 38 collèges et deux lycées.

Tout le système éducatif dans le nord-est du Nigeria a été paralysé en février 2014, lorsque 43 élèves d’un internat avaient été décapités à Buni Yadi, dans l’État voisin de Yobe.

L’Unicef estime que plus d’un million d’enfants ont été déscolarisés depuis 2009, alors que la région souffrait déjà avant le conflit d’un manque important de structures scolaires par rapport au reste du pays.

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