Le Cameroun lance un emprunt de 230 millions d’euros
Le Cameroun a lancé mardi son quatrième emprunt obligataire de 150 milliards de F CFA (230 millions d’euros). La période de souscription court du 27 septembre au 12 octobre. D’une maturité de cinq ans pour un différé d’un an, l’opération sera rémunérée au taux de 5,5%. Les sommes récoltées devraient permettre de financer, entre autres, l’extension du port en eau profonde de Kribi et surtout l’alimentation en eau potable de la capitale, Yaoundé.
Le Cameroun lance son quatrième emprunt obligataire local depuis 2010, rémunéré à 5,5%. D’une maturité de cinq ans, avec un différé d’un an, cet appel public à l’épargne vise à lever 150 milliards de francs CFA (228 millions d’euros), a indiqué le ministre des Finances Alamine Ousmane Mey qui engage une tournée des investisseurs (« roadshow ») à Douala et Yaoundé. Quinze millions de titres seront ainsi émis sur le Douala Stock Exchange, pour un prix d’émission de 10 000 francs CFA l’obligation. Le minimum de souscription est fixé à 30 titres.
La période de souscription de l’opération « ECMR 5,5% net, 2016-2021 » court du 27 septembre au 12 octobre. D’ores et déjà, le consortium arrangeur qui regroupe Afriland First Bank Cameroun, la Société générale du Cameroun et Ecobank Development Corporation, s’est engagé à acheter pour 112 milliards de francs CFA de ces obligations (74% du total).
Le taux d’intérêt est semblable à celui du dernier emprunt de 150 milliards de francs CFA, émis en 2014. Il est surtout meilleur que les 6,5% appliqués à l’État gabonais en mai dernier, à la faveur de sa levée de 98 milliards de francs CFA. La structure diversifiée de l’économie camerounaise, qui la rend moins dépendante du pétrole que sa voisine, explique en partie ce traitement favorable.
Financer le développement
Les montants mobilisés serviront à financer les programmes de relance de la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry) et de la Société de développement du coton (Sodecoton), filiale du français Geocoton.
Mais ils seront aussi alloués à des projets d’infrastructures, à l’instar de l’extension du port en eau profonde de Kribi, de l’autoroute reliant Yaoundé à l’aéroport international de Nsimalen, des barrages de Lom Pangar et Memve’ele et des corridors routiers Bamenda-Batibo-Numba et Bachuo-Akagbé-Mamfé-Ekok. L’enveloppe la plus consistante, d’un montant de 61,5 milliards de francs CFA, sera affectée au projet d’alimentation en eau potable de la capitale et de ses environs à partir du fleuve Sanaga.
Depuis 2010, le Cameroun a mobilisé 430 milliards de francs CFA en recourant à trois appels publics à l’épargne sur le marché local. « Je m’empresse de dire que la première opération a été intégralement remboursée en décembre 2015 », a précisé le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, le 20 septembre, à Douala. Celle-ci se montait à 200 milliards de francs CFA.
En 2015, le pays a levé 750 millions de dollars (462,67 milliards de francs CFA), émis au taux de 9,5 % pour une maturité de dix ans, dans le cadre de son premier eurobond. Le Cameroun projette un taux de croissance de 6% cette année et 5,8% en 2017, selon une note d’information communiquée par le ministère des finances camerounais mardi. Le FMI, quant à lui, table respectivement sur +4,9% et +4,6%.
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