Bénin : la vague de destitutions de maires pour « mauvaise gestion » se poursuit

Le maire de Parakou, troisième ville du pays, est le sixième édile évincé par son conseil municipal pour « mauvaise gestion » depuis l’élection présidentielle.

Patrice Talon dans un bureau de vote, le 20 mars 2016. © Valentin Salako/AP/SIPA

Patrice Talon dans un bureau de vote, le 20 mars 2016. © Valentin Salako/AP/SIPA

Publié le 23 septembre 2016 Lecture : 1 minute.

L’hécatombe se poursuit. Vingt des 25 conseillers ont approuvé la destitution de Karimou Adamou Souradjou à la tête de la municipalité de Parakou lundi, après les communes de Malanville, Djougou, Djidja, Allada et Zakpota. Un vote sanction qui a pour objectif premier de dénoncer « une gestion opaque caractérisée par des contrats de marchés sans aucun respect des normes du code de passation des marchés publics » et une « navigation sans boussole » de la politique municipale.

« Une politique de règlement de compte systématique »

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Depuis l’élection du président Patrice Talon, de nombreux conseillers municipaux ont commencé à remettre en cause l’autorité des maires dans les 77 communes du Bénin. Jusqu’aux premières élections municipales du pays en 2002, les préfets, nommés par le gouvernement de Porto-Novo, avaient le contrôle sur les différents départements du pays.

Dans l’éditorial du quotidien local le Matin Libre, Worou Boro parle de « soubassements dans une politique de règlement de compte systématique ». Selon lui, le maire de Parakou, qui est passé dans l’opposition depuis l’élection de Patrice Talon, a commis un « crime de lèse-majesté » en accueillant l’ex-président Boni Yayi, en visite dans sa région.

La décentralisation du pouvoir dans le pays mise à mal

Au Bénin, pays peuplé de 10 millions d’habitants et qui compte plus de 20 partis politiques, cette vague de remplacements des maires inquiète. Début septembre, le président de l’Association des communes du Bénin (ANCB), Luc Atropko, avait appelé les conseils municipaux des 77 communes du pays à « calmer les esprits au sein des conseils municipaux », affirmant que ces renvois pourraient menacer les efforts de décentralisation du pouvoir dans le pays.

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