Sénégal : la centrale de Sendou prête en 2017 ?
La Senelec affirme que les travaux de cette centrale à charbon d’une capacité de 125 mégawatts avancent, malgré les difficultés financières et l’hostilité des riverains.
Les travaux de la centrale à charbon de Sendou, à Bargny, près de Rufisque, au sud de Dakar, seront finalisés en 2017. Telle est, du moins, l’assurance donnée, le 20 septembre dernier, par Issa Dione, directeur des grands projets de production de la Société nationale d’électricité (Sénélec), l’énergéticien public sénégalais, lors d’une rencontre avec les riverains.
Ces derniers se sont toujours opposés au projet pour des raisons environnementales. Démarrés en 2013, les travaux de construction de la centrale avaient repris en janvier dernier après être restés à l’arrêt pendant plusieurs mois.
À l’heure actuelle, les travaux de génie civil de l’infrastructure ont été exécutés à hauteur de 25%. Une fois terminée, elle sera dotée d’une puissance de 125 mégawatts (MW), soit le cinquième de la capacité électrique actuelle du pays, d’après le maître d’œuvre, la Compagnie d’électricité du Sénégal (CES).
Réticence des bailleurs
Le coût total de cette centrale, l’un des projets emblématiques du Plan Sénégal émergent (PSE), se chiffre à 200 millions d’euros. Le retard dans les travaux s’explique par le fait que les bailleurs, comme la Banque africaine de développement (BAD) ou la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), avaient refusé de continuer à financer les travaux.
La raison ? D’abord, les insuffisances liées au développement du projet, surtout au niveau écologique. Ensuite, les difficultés de ses deux actionnaires, le suédois Nykomb et l’investisseur marocain Advisory Finance Group (AFG). Si le premier est un spécialiste des énergies renouvelables sans références encore mystérieux, le second (une banque d’investissement) est novice dans le financement de centrales électriques au charbon.
Selon nos informations, AFG a accepté en juillet 2015 de vendre pour 22 millions d’euros l’intégralité de ses 50 % dans le projet au groupe Quantum, propriété du magnat israélien Idan Ofer. Nykomb lui céderait lui aussi une partie de sa participation, afin de créer une majorité claire dans le projet
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