Le Burkina Faso table sur une croissance de 8,3% pour son budget 2017
L’équipe de Paul Kaba Thiéba, le Premier ministre burkinabè, a entériné un budget en hausse de 27% par rapport à celui de 2016. L’exécutif mise sur une croissance à 8,3% après une stagnation à 4% en 2014-2015. Le texte doit cependant encore être adopté par le Parlement.
L’exécutif burkinabè, qui mise sur une croissance du PIB à 8,3 %, a entériné le budget 2017, en hausse de 27 % par rapport au précédent. Le texte doit cependant requérir l’aval du Parlement avant son entrée en vigueur.
Adoptée par le gouvernement le 21 septembre en Conseil des ministres, la mouture de ce budget s’élève en recettes à 2004, 477 milliards de francs CFA (3 milliards d’euros) alimentées à hauteur de 1438, 265 milliards par les ressources propres. Le reliquat de 566,212 milliards sera comblé par des ressources extraordinaires telles que des prêts ou des dons. Ce qui représente une progression de 27, 42 % par rapport à la loi de finances rectifiées de 2016 qui se chiffrait en équilibre à quelque 1945 milliards de francs CFA.
Les dépenses totales atteignent 2007, 969 milliards, en hausse de 33, 81% par rapport aux 1799, 563 milliards dépensés précédemment. L’exécutif explique cette hausse essentiellement par l’accroissement de ses dépenses d’investissement qui bondissent ainsi à 1229, 792 milliards de francs CFA, en hausse de 73,09 %, contre 710,473 milliards en 2016.
Nouveau départ pour la croissance
« Les priorités du budget de l’Etat pour l’exercice 2017 ont été définies sur la base des objectifs fixés dans le Plan national de développement économique et social (PNDES) et prennent en compte les implications tirées de l’analyse de l’environnement économique et social », indique un communiqué.
L’équipe du Premier ministre Paul Kaba Thiéba table sur un taux de croissance de 8,3 %. Après avoir stagné à 4 % entre 2014-2015 en raison des troubles politiques, la croissance devrait redécoller dès cette année en raison de la reprise des investissements publics et privés et du retour de la stabilité.
Pour financer le programme présidentiel, réévalué à 1500 milliards de francs CFA, le gouvernement mise sur la mobilisation des ressources propres. Au 31 décembre dernier, les recouvrements avaient atteint 1436, 526 milliards de FCFA. De même, le Parlement avait autorisé l’instauration de nouvelles taxations sur les boissons, les jeux et le foncier qui devraient rapporter plus de 8 milliards en 2017.
Levée de fonds via un eurobond
Les objectifs de recettes du fisc burkinabè s’élèvent à 720,7 milliards de FCFA contre 622,9 milliards recherchés cette année. Fin juillet, il avait déjà collecté 63% de cette somme. Une performance satisfaisante pour les autorités qui s’attendent à une légère amélioration de la pression fiscale, à 16, 75 % .
Enfin, le gouvernement se prépare à organiser en décembre prochain à Paris une conférence des bailleurs de fonds du PNDES. Selon le Premier ministre, qui n’a pas fourni plus détails, le pays va lever des fonds via un eurobond.
Cette loi de finances qui doit cependant requérir l’autorisation du parlement intervient dans un contexte d’entrée en vigueur à partir de janvier 2017 du budget-programme, conformément aux directives de l’Uemoa. Cette réforme de la politique budgétaire adoptée durant la transition politique introduit des innovations dans le cadre juridique des finances publiques, comme le découpage des politiques publiques en programmes ou encore la programmation pluriannuelle de certaines dépenses.
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