Sénégal : Manuel Valls en opération séduction à Dakar
En un peu plus de 24h à Dakar, le Premier ministre français a multiplié les louanges envers les autorités sénégalaises et insisté sur la coopération « exceptionnelle » entre les deux pays.
Probablement bien réfléchie, l’image symbolise parfaitement l’objectif du voyage de Manuel Valls à Dakar les 22 et 23 septembre : souligner l’excellence des relations entre la France et le Sénégal. Ce vendredi 22 septembre au matin, le Premier ministre français a assisté à la levée des drapeaux des deux pays dans une école primaire franco-sénégalaise de la capitale, au son des hymnes nationaux chantés par les élèves.
Affirmant qu’il attendait ce déplacement « avec impatience », Valls a multiplié, durant 24 heures, les petites phrases pour montrer tout le bien qu’il pensait du Sénégal. À peine arrivé à la résidence de France pour une réception à la communauté française, il a cité le pays de la Teranga comme un « exemple à suivre » et comme un « modèle de stabilité démocratique ».
Dîner avec des artistes et intellectuels sénégalais
« Je crois profondément que l’homme africain est plus que jamais dans l’histoire. Et que notre avenir se joue profondément ici et ensemble », a-t-il martelé, affichant ostensiblement son opposition aux propos tenus par l’ancien président français Nicolas Sarkozy dans la capitale sénégalaise, en 2007.
Valls, dont l’entourage souligne volontiers qu’il a une sensibilité particulière pour le Sénégal depuis son passage par la mairie d’Évry, en banlieue parisienne, a ensuite dîné avec des artistes et des intellectuels locaux au Lagon, un restaurant dakarois huppé surplombant l’océan, face à l’île de Gorée. Autour de la table étaient présents le sculpteur Ousmane Sow et le musicien Ismael Lô, que le Premier ministre français connaît bien, mais aussi le rappeur Didier Awadi, le cinéaste Moussa Touré, la chorégraphe Germaine Acogny ou encore la designeuse Aïssa Dione.
Séminaire intergouvernemental
Le lendemain, vendredi, il a participé au second séminaire intergouvernemental franco-sénégalais, le motif officiel de son déplacement à Dakar. Souhaité par les présidents François Hollande et Macky Sall pour effectuer un suivi régulier des différents dossiers bilatéraux en cours, ce séminaire intergouvernemental s’était déroulé à Paris en juillet 2015 et le « match retour », pour reprendre l’expression des autorités françaises et sénégalaises, était donc organisé à Dakar cette année.
À l’issue de cette réunion de travail commune entre les gouvernements des deux pays, Mahammed Boun Abdallah Dionne, le Premier ministre sénégalais, a affirmé que la coopération entre la France et le Sénégal « se portait de manière exemplaire » à tous les niveaux. Il a aussi annoncé la signature d’une convention de financement par l’Agence française de développement (AFD) d’une troisième usine d’eau potable à Keur Momar Sarr, baptisée KMS 3. « Nous avons une coopération exceptionnelle. Ce ne sont pas des mots, mais une réalité que nous allons poursuivre ensemble », lui a emboîté Manuel Valls.
Réception par Macky Sall à la présidence
Rappelant que la relation « amicale » avec les autorités sénégalaises était surtout basée sur des « échanges humains », le pensionnaire de Matignon a affirmé que son pays voulait continuer à être « le partenaire de référence [du Sénégal, NDLR] en matière de sécurité et de lutte anti-terroriste, mais aussi en terme de développement économique ».
Poursuivant son déplacement par une rencontre avec les Éléments français du Sénégal (EFS), le détachement militaire français basé à Dakar et une visite pôle urbain de Diamniadio, où plusieurs grandes entreprises françaises sont présentes, Valls conclura ce séjour aux allures de lune de miel franco-sénégalaise par un dernier temps fort avant de reprendre l’avion pour Paris : un dîner officiel avec Macky Sall au palais présidentiel.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...