Cette femme discrète est "une workaholic, passionnée d’ingénierie financière", disent ses collègues. Diplômée de l’ESCP Europe en 1992, Ghislane Guedira a travaillé chez Arthur Andersen, à Paris, avant de rentrer au Maroc pour intégrer le holding royal ONA (aujourd’hui SNI), où elle reste dix ans, puis la Compagnie marocaine des hydrocarbures (devenue Winxo).

Après avoir dirigé le cabinet Amplitude Conseil, elle rejoint le groupe OCP, en 2010, comme conseillère du PDG, Mostafa Terrab, au moment où le premier exportateur mondial de produits phosphatés met le turbo dans ses investissements pour accroître ses capacités. Depuis 2013, en tant que directrice exécutive chargée de la finance et du contrôle de gestion, elle a pour mission de diversifier les sources de financement du groupe.

Le prêt de la banque de développement allemande KFW de 200 millions d’euros, c’est elle. Le rating international d’OCP, c’est elle aussi. L’emprunt obligataire de 1,1 milliard d’euros, c’est toujours elle. Grâce aux fonds collectés, Ghislane Guedira, seule femme membre du comité de direction, a permis au groupe de mettre en oeuvre son plan de développement africain : la construction d’une usine d’engrais à Jorf Lasfar, dont la production sera entièrement destinée à l’Afrique, et un projet en partenariat avec le Gabon, pour un investissement de 1,7 milliard d’euros.

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© Infographie : Elena Blum pour Jeune Afrique