Gabon : Jean Ping dénonce la décision « inique » de la Cour constitutionnelle

Jean Ping a réagi samedi à la décision de la Cour constitutionnelle du Gabon de valider la réélection du président sortant, Ali Bongo Ondimba. Le principal rival du président sortant a dénoncé un « déni de droit ».

Jean Ping à la sortie d’une conférence de presse dans son QG, le 30 août 2016. © Baudouin Mouanda pour JA

Jean Ping à la sortie d’une conférence de presse dans son QG, le 30 août 2016. © Baudouin Mouanda pour JA

Publié le 24 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Lors d’une conférence de presse à son QG de Libreville, samedi 24 septembre en fin de journée, Jean Ping a dénoncé « un déni de droit » et une « décision inique » de la Cour constitutionnelle. Il s’agissait de sa première prise de parole depuis le délibéré de l’institution, qui a rejeté dans la nuit sa requête et validé la réélection d’Ali Bongo Ondimba pour un second septennat avec 50,66% des voix, contre 47,24% pour son principal rival.

« En déposant un recours devant la Cour constitutionnelle, j’ai voulu être légaliste, de bonne foi, en prenant la communauté internationale à témoin. Mais une fois encore, une fois de plus, une fois de trop, devant l’évidence du verdict des urnes, la Cour a montré ses limites à travers son incontestable parti pris », a déclaré l’ancien ministre d’Omar Bongo, 73 ans.

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« Je ne renoncerai pas (…) Je demeure à votre côté pour défendre votre vote et votre souveraineté », a lancé Jean Ping, affirmant à nouveau être le président « clairement élu ».

La requête d’ABO validée

Dans la nuit de vendredi à samedi, la Cour constitutionnelle a rejeté la requête de l’ancien patron de l’Union africaine. Ce dernier demandait le recomptage des voix bureau de vote par bureau de vote en présence d’observateurs internationaux et d’une commission paritaire des deux parties adverses dans la province du Haut-Ogooué, fief de la famille Bongo.

Après un long délibéré, la cour a rejeté sa requête. Elle a en revanche validé celle d’Ali Bongo, qui demandait l’annulation des résultats dans une vingtaine de bureaux du deuxième arrondissement de Libreville. Une décision qui a en conséquence accru l’avance du président sortant, qui dispose désormais de plus de 11 000 voix d’avance sur son rival.

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Calme précaire

Dans la foulée du délibéré de la cour, Ali Bongo avait proposé à ses adversaires l’ouverture d’un dialogue nationaln dans une allocution prononcée depuis le Palais du bord de mer, dont les abords sont quadrillés par les forces de l’ordre, comme l’ensemble de la capitale.

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Une présence militaire et policière qui se veut dissuasive. Objectif : empêcher que le pays ne connaisse à nouveau des violences meurtrières, comme ce fut le cas après la proclamation des résultats provisoires, le 31 août. Samedi en fin d’après-midi, le calme régnait à Libreville comme à Port-Gentil.

Mais l’ambiance reste très tendue. L’opposition dénonce une vague d’arrestations de ses partisans. A l’image de Léon-Paul Ngoulakia, ancien candidat rallié à Jean Ping et cousin germain d’Ali Bongo, interpellé vendredi à Libreville. De leur côté, les autorités affirment que ce dernier « circulait à bord d’un véhicule avec une forte somme d’argent et des tracts appelant à la sédition ». « J’exige leur libération immédiate et sans condition », a exhorté Jean Ping.

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