Phosphate : premier semestre difficile pour le marocain OCP

Avec un chiffre d’affaires en baisse de 9% et un résultat opérationnel en recul de 40%, les indicateurs financiers de l’Office chérifien des phosphates (OCP), le leader mondial des phosphates, affichent grise mine au premier semestre 2016, selon des résultats publiés vendredi.

Plateforme de l’OCP de Jorf Lasfar à El Jadida. © Alexandre DUPEYRON/JA

Plateforme de l’OCP de Jorf Lasfar à El Jadida. © Alexandre DUPEYRON/JA

fahhd iraqi

Publié le 26 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Les indicateurs financiers sont au rouge au premier semestre 2016 pour le phosphatier marocain OCP, a-t-il indiqué dans ses résultats semestriels publiés le vendredi 23 septembre. Son chiffre d’affaires s’est ainsi établi à 21,7 milliards de dirhams (1,9 milliard d’euros), bien loin des 23,9 milliards de dirhams enregistrés en 2015 sur la même période.

Un recul qui s’explique, selon le management du groupe, par les importations limitées des principaux pays consommateurs d’engrais qui « ont puisé dans les stocks substantiels constitués en 2015, année d’exportations chinoises record. Une situation qui a entraîné une diminution de près de 30 % des prix du phosphate sur le marché mondial ».

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De son côté, la marge brute d’OCP est ressortie à hauteur de 14,4 milliards de dirhams, largement en baisse par rapport aux 16,4 milliards de dirhams atteints au premier semestre 2015. L’impact aurait été encore plus important sans la diminution du coût d’achat des matières premières. Idem pour le résultat opérationnel qui a atteint 4,2 milliards de dirhams au premier semestre 2016, comparé aux 7 milliards de dirhams réalisés un an plus tôt.

Cycle bas du phosphate

Ces performances n’entament en rien la confiance du groupe phosphatier. « Malgré une conjoncture de marché difficile, OCP a maintenu sa rentabilité en s’appuyant sur ses avantages compétitifs de long terme, souligne Mostafa Terrab, son président directeur général. Nous affichons ainsi un Ebitda [marge brute d’exploitation] de 27 %, ce qui nous place parmi les acteurs les plus rentables de l’industrie du phosphate et reflète notre structure de coûts compétitive ainsi que notre flexibilité commerciale et industrielle ».

Le lancement en 2014 du minéroduc qui relie le site d’extraction de Khouribga au port de Jorf Lasfar, à une centaine de kilomètres au sud de Casablanca, a d’ailleurs permis de réduire de façon drastique les coûts de transport et d’énergie. « Durant le premier semestre 2016, 4,3 Mt [millions de tonnes] de roche ont été transportées par le pipeline, soit une augmentation de 53 % par rapport aux 2,8 Mt transportées en 2015, ce qui se traduit par une économie de coûts de 436 millions de dirhams », indique l’OCP dans son communiqué.

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Pour les mois à venir, le leader mondial des phosphates s’attend à une reprise graduelle des prix, sachant que « le marché du phosphate s’approche du bas du cycle ou l’a déjà atteint ». Dans les faits, l’OCP s’attend à une « demande plus importante que prévu en Inde et au Brésil, combinée à des exportations limitées en provenance de Chine ».

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