RD Congo : l’ONU pointe du doigt la responsabilité des autorités dans les violences de Kinshasa

La haute commissaire adjointe aux droits de l’homme a demandé mercredi qu’une enquête soit ouverte pour faire la lumière sur les nombreuses violences qui ont émaillé les manifestations en RD Congo. Alexis Thambwe Mwamba, le ministre congolais de la Justice, a quant à lui cherché à rassurer sur la tenue des prochaines élections présidentielles.

Patrouille de police à Kinshasa, devant le commissariat de la commune de Kalamu, incendié par des manifestants le 20 septembre 2016. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA

Patrouille de police à Kinshasa, devant le commissariat de la commune de Kalamu, incendié par des manifestants le 20 septembre 2016. © Gwenn Dubourthoumieu pour JA

Publié le 28 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Elle veut à tout prix éviter une aggravation de la crise dans laquelle semble s’enfoncer la République Démocratique du Congo. Kate Gilmore, la haute commissaire adjointe aux droits de l’homme à l’ONU, a demandé mercredi qu’une enquête soit ouverte pour établir les responsabilités des uns et des autres dans les violences qui ont émaillé les récentes manifestations en RD Congo. « Une enquête indépendante, transparente et crédible est nécessaire pour traduire en justice les auteurs et les instigateurs des violences », a-t-elle déclaré lors d’une réunion à Genève.

Entre 32 et 100 morts lors de la manifestation suivant les sources

la suite après cette publicité

Les 19 et 20 septembre derniers, une manifestation des opposants de Joseph Kabila s’était terminée en bain de sang. 32 personnes, selon la police, 50 à 100 selon l’opposition, ont été tuées dans Kinshasa au cours d’affrontements après que l’opposition avait organisé une marche dans la capitale pour protester contre l’attitude du président en exercice et exiger son départ du pouvoir d’ici au 20 décembre.

Selon Kate Gilmore, le bilan est de 49 civils tués et 127 blessés « semble-t-il par la Garde républicaine, l’armée et la police ». Quatre policiers ont aussi été tués, selon l’ONU. La crise actuelle remonte à la réélection contestée de Joseph Kabila en 2011 à l’issue d’élections entachées de fraudes massives. Ses opposants le soupçonnent depuis lors de ne cesser d’œuvrer pour contourner l’interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter. Aucune date n’a été annoncée pour la prochaine présidentielle, alors que le dialogue mis en place avec l’opposition semble aujourd’hui au point mort.

Le gouvernement congolais se défend de toute manœuvre anticonstitutionnelle

« Je peux vous confirmer qu’il n’est pas question de violer la Constitution », s’est défendu mardi Alexis Thambwe Mwamba, le ministre congolais de la Justice et des droits humains, devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à Genève. « L’élection sera organisée », a-t-il poursuivi, et la date sera arrêtée en coopération avec « les organismes internationaux, dont les Nations unies ». « Une crise à grande échelle couve », a prévenu Kate Gimore appelant tous les protagonistes de la crise à réagir en faisant « preuve de volonté politique » pour éviter une aggravation de la situation.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

RD Congo : la CPI « suit la situation », l’opposition porte plainte

Contenus partenaires