RD Congo : la télévision de l’opposant Vital Kamerhe privée de sa fréquence
CFTV, la chaîne de télévision de l’opposant Vital Kamerhe récemment autorisée à réémettre estime avoir été flouée. Son directeur a dénoncé mercredi l’attribution de sa fréquence à un autre opérateur, dans une correspondance dont l’AFP a eu connaissance.
![Une femme regarde la télévision qui diffuse un discours du président de la RDC Joseph Kabila depuis l’Ouganda, à Kinshasa le 20 novembre 2012. © Junior D. Kannah/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/09/28/tv-rdc.jpg)
Une femme regarde la télévision qui diffuse un discours du président de la RDC Joseph Kabila depuis l’Ouganda, à Kinshasa le 20 novembre 2012. © Junior D. Kannah/AFP
« Tous les essais techniques » et des « investigations menées auprès de différents services de l’État ont démontré que la fréquence allouée à Canal futur télévision (CFTV) est présentement utilisée par un autre opérateur », écrit son directeur général Giscard Kusema dans une lettre transmise aux autorités mardi.
Le 19 août, le ministre de la Justice congolais avait annoncé la mesure de réouverture de deux chaînes de télévision d’opposants, dont CFTV de Vital Kamerhe, l’un des modérateurs du « dialogue national » censé résoudre la crise politique en RDC. Mais selon Giscard Kusema, dès le lendemain de l’annonce de cette mesure, le ministre de la Communication et des Médias lui avait notifié la cession de la fréquence de CFTV à un autre opérateur et l’invitait à entrer en contact avec l’Autorité de régulation de poste et de télécommunication (ARPTC).
Contacté à ce sujet par l’AFP mercredi, le ministre de la communication Lambert Mende a affirmé que « l’attribution des fréquences relève de l’ARPTC, qui n’est pas sous tutelle du gouvernement ».
Signal coupé depuis 2011
CFTV a été créée en 2001 et le gouvernement avait coupé son signal le 28 novembre 2011, lui reprochant d’avoir procédé à la publication précoce des résultats de la présidentielle de cette année qui avait conduit à la réélection contestée du président Joseph Kabila, dans un scrutin entaché d’irrégularités.
La réouverture d’une dizaine de médias d’opposition était l’un de principaux préalables de l’opposition à sa participation au « dialogue national » ouvert début septembre et dont les travaux sont présentement suspendus après les émeutes du 19 et 20 septembre ayant fait 49 morts, selon l’ONU.
La RDC occupe la 152e place sur 180 dans le classement mondial 2016 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
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