RD Congo : les États-Unis gèlent les avoirs de deux généraux, John Numbi et Gabriel Amisi
Washington a pris mercredi de nouvelles sanctions ciblées contre le général Gabriel Amisi, alias Tango four, et l’ancien chef de la police John Numbi. Les États-Unis estiment qu’ils « menacent la stabilité et nuisent au processus démocratique en RD Congo ».
Après le chef de la police de Kinshasa, Célestin Kanyama, en juin dernier, les États-Unis ont pris, ce mercredi 28 septembre, de nouvelles sanctions contre deux responsables congolais, a annoncé le département du Trésor dans un communiqué.
Il s’agit du général Gabriel Amisi Kumba, alias Tango four, et l’ancien inspecteur général de la police congolaise, le général John Numbi. Les États-Unis les accusent de « menacer la stabilité et de nuire au processus démocratique ». Les éventuels avoirs des deux hommes « sous la juridiction des États-Unis » sont gelés et les citoyens américains ont interdiction de mener des transactions avec eux.
Cette décision a été prise du fait « d’indications croissantes que le gouvernement de RD Congo continue de réprimer l’opposition politique dans le pays, souvent en utilisant des moyens violents ».
Menaces de mort
Il est reproché en particulier à John Numbi d’être intervenu au cours de la campagne des élections provinciales, en mars 2016, pour « obtenir la victoire des candidats affiliés à la coalition du président Joseph Kabila ». Numbi aurait menacé de tuer des candidats d’opposition s’ils ne retiraient pas leur candidature. Trois d’entre eux auraient renoncé quelques heures après ces pressions. Il est également soupçonné d’avoir demandé aux députés provinciaux – les électeurs lors de ce scrutin – d’inscrire des numéros d’identification sur leur bulletin, pour vérifier leur vote.
Les États-Unis reprochent au général Amisi d’être « le chef d’un groupe armé qui a menacé la paix, la sécurité et la stabilité de la RD Congo ».
Manifestations politiques violemment réprimées
Le communiqué explique que « Tango four » dirige la première zone de défense des Forces armées de RD Congo (FARDC), laquelle couvre la capitale, Kinshasa. « Selon des rapports, ces unités ont violemment réprimé des manifestations politiques ».
« Les soldats FARDC ont utilisé une force excessive et des armes létales […] en particulier pendant les manifestations organisées par les chefs de l’opposition et des acteurs de la société civile en janvier 2015« . Ces affrontements avaient fait 27 morts selon les autorités.
Le porte-parole du gouvernement congolais n’était pas immédiatement joignable pour réagir à ces nouvelles mesures.
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