Algérie : dans les coulisses de la première saison de MasterChef
La célèbre émission culinaire MasterChef s’apprête à dévoiler sa version algérienne avec le lancement samedi 8 octobre de la première saison sur la chaîne de télévision privée Echourouk TV. Jeune Afrique a assisté au tournage de l’émission de télé-réalité produite par l’agence Allégorie.
Il faut se perdre dans la banlieue Est d’Alger pour dénicher les cuisines de MasterChef Algérie. Nulle odeur de mets, ni son de chaudron pour se repérer sur la route poussiéreuse d’El Hamiz menant aux studios. Seul un panneau défraîchi par le temps sert d’indication pour arriver à « La Gazelle », le nom de l’ancienne usine d’enveloppes dans laquelle MasterChef a élu domicile. Franchi le pas de la porte de l’entrepôt, le visiteur se retrouve immédiatement plongé dans le monde magique de l’audiovisuel, oubliant vite le monde extérieur.
Dans les loges, bureaux et autres salles de préparation, des silhouettes passent furtivement, talkie-walkie à la ceinture et casque sur la tête. « Nous avons placé la barre très haut dès le début, avec une production d’envergure qui mobilise au total près de 120 personnes pour le tournage, entre les techniciens, les maquilleurs, les stylistes, les décorateurs, etc. », explique Brahim Boucherit, producteur exécutif de MasterChef Algérie. Ce petit homme au visage calme et à l’allure discrète connaît le projet dans les moindres détails, pour avoir travaillé depuis plus d’un an à sa conception.
Tout a été minutieusement pensé en adéquation avec les critères de la charte de MasterChef
Après l’élaboration du budget a commencé la phase de repérage des studios, énumère-t-il entre deux appels téléphoniques, puis, une fois le lieu trouvé, est venu le temps des travaux, qui ont duré six mois. « De la hauteur du plafond au revêtement du sol, des projecteurs au mobilier, etc., tout a été minutieusement pensé en adéquation avec les critères de la charte de MasterChef », souligne Brahim Boucherit, dont l’équipe algérienne a été épaulée par des techniciens français du studio Shine, producteur de la version hexagonale de MasterChef.
Une visite du rutilant plateau de 750 m2, constamment sous l’œil de huit imposantes caméras, dont une perchée sur une grue, confirme que pour cette première saison, l’agence Allégorie n’a pas lésiné sur les moyens. « Il s’agit certes d’un investissement important mais il s’inscrit dans la durée, avec l’objectif de produire une émission de divertissement de qualité qui devienne un grand rendez-vous télé », commente Lakhdar Marhoun Rougab, co-fondateur d’Allégorie.
Quatorze candidats en lice
« Attention, on se met en place », crie une voix au milieu de la rumeur du plateau. En cette fin du mois de juillet, l’équipe de MasterChef Algérie tourne la quatrième émission, bouclant ainsi la moitié de la première saison composée de huit émissions de 90 minutes chacune.
Il faut compter une semaine de tournage pour chaque émission
« Il faut compter une semaine de tournage pour chaque émission qui contient trois épreuves : deux effectuées en atelier sur le plateau et une en offsite, c’est-à-dire en dehors des murs du studio », détaille Brahim Boucherit. Les villes de Tlemcen (nord-ouest), Béjaïa (centre) ou encore El Oued (sud-est) ont ainsi mis à l’épreuve les 14 participants – sélectionnés à l’issue d’un casting ayant conduit à auditionner 100 des 3500 candidatures reçues – avec leur gastronomie.
« Pour chaque déplacement, il faut s’imaginer deux semi-remorques sur les routes d’Algérie », témoigne Toufik Lerari, l’autre co-fondateur d’Allégorie, soulignant ainsi « l’importante logistique » déployée pour la naissance de MasterChef Algérie. « Si on a réussi à produire un tel format, on peut légitimement se dire que l’on a dorénavant l’expérience pour produire beaucoup d’autres concepts, poursuivant ainsi notre objectif de contribuer à l’émergence d’une industrie audiovisuelle algérienne ».
Une brochette d’experts
Ce jour-là, les candidats encore en lice parmi les cinq garçons et neuf filles originaires des quatre coins de l’Algérie participant à cette première saison, présentent aux trois membres du jury le résultat de leur épreuve effectuée en matinée. L’animateur algérien Tayeb Kaci Abdallah, qui a officié à la télévision publique ENTV ainsi que sur la chaîne privée tunisienne Nessma, distribue la parole.
La cadette des jurés, la chef tunisienne Malek Laabidi, ouvre la session des commentaires. Assis à ses côtés, le rappeur algérien reconverti en chef Rabah Ourrad, ancien du groupe de rap « Le micro brise le silence » (MBS) et aujourd’hui propriétaire du restaurant gastronomique « Wormwood » à Londres, lui emboîte le pas. Enfin, la doyenne Yasmina Sellam, chef de la table d’hôtes de gastronomie traditionnelle algérienne « Dar Djeddi » à Alger clôt la session.
À l’issue de la journée, un des candidats a été éliminé. Quant à celui ou celle qui aura participé avec succès aux huit émissions, il ou elle remportera « une dotation en numéraire d’un montant de cinq millions de dinars (environ 40 000 euros) ainsi qu’une formation dans une école hôtelière de renom », indique le règlement publié sur le site de l’émission. Résultat à suivre.
Il était une fois MasterChef
MasterChef est une émission de télé-réalité produite à l’origine au Royaume-Uni par la BBC en 1990 et dont la franchise appartient aujourd’hui au groupe multinational de production de télévision Endemol Shine. Après son succès en Australie en 2009, l’émission s’est développée à travers le monde, principalement en Europe et dans les pays du Commonwealth mais aussi en Asie. En Afrique, l’émission existe uniquement au Maroc où elle a été lancée en 2014 sur la deuxième chaîne publique marocaine, 2M.
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