L’UE propose de doubler son aide financière à la Tunisie
Le chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a plaidé pour un « renforcement du soutien de l’UE à la Tunisie » pour répondre à la profonde crise économique que traverse le pays, dans une communication conjointe adoptée jeudi.
L’objectif de la Commission européenne, qui doit désormais convaincre les 28 États membres et le Parlement européen, est d’augmenter l’assistance financière bilatérale à 300 millions d’euros en 2017 et de maintenir ce soutien renforcé jusqu’en 2020, selon un communiqué. Cette aide financière représenterait alors « un quasi doublement du montant de l’allocation moyenne de ces trois dernières années, qui était d’environ 170 millions. »
La proposition, adoptée jeudi 29 septembre par l’exécutif européen, cible le développement socio-économique, l’aide aux entreprises et la lutte contre le chômage, conformément aux priorités du Plan de développement 2016-2020 présenté cette année par le gouvernement tunisien.
« Notre soutien se concentre surtout sur la jeunesse, l’investissement sur la jeunesse (…), c’est une question d’urgence sociale », a déclaré Federica Mogherini au cours d’une conférence de presse à Bruxelles aux côtés du commissaire européen chargé des relations avec les pays voisins, Johannes Hahn.
« La révolution porte certes ses fruits en ce qui concerne les droits civils, mais la jeune démocratie tunisienne doit à présent transformer ses structures économiques et sociales », a ajouté ce dernier.
Coup de pouce économique
La Tunisie, rappel le communiqué, a déjà reçu ces dernières années des prêts de plusieurs centaines de millions d’euros par le biais d’un instrument d’assistance financière de l’UE à ses voisins, intervenant en complément des aides du Fonds monétaire international (FMI).
Un premier programme de prêts d’un montant de 300 millions d’euros avait été approuvé en 2014 et un deuxième, portant sur 500 millions, l’a été cet été. Les versements, encore partiels pour le moment, sont liés à la mise en œuvre de réformes structurelles. Par ailleurs, un nouveau plan d’aide de 2,6 milliards d’euros sur quatre ans a été signé en mai par la Tunisie et le FMI.
Croissance à +1,2% au premier trimestre
Confrontée à des niveaux très élevés de déficit public et de dette, sur fond de croissance atone, la Tunisie est en « état d’urgence économique », a prévenu mercredi le ministre tunisien de l’Investissement Fadhel Abdelkéfi. Jeudi, la banque centrale de ce pays a fait état d’une faible croissance, de 1,2%, au premier trimestre par rapport à la même période de 2015.
« La situation économique au plan national ainsi que les équilibres financiers continuent à faire face à de fortes pressions malgré les signes d’une amélioration relative au niveau des secteurs des industries manufacturières et des services », a encore relevé la Banque centrale.
L’UE entend donc aussi améliorer l’environnement des entreprises, en achevant notamment les négociations sur un accord de libre-échange complet et approfondi d’ici 2019. Il s’agirait par exemple de « réduire les contraintes administratives qui freinent l’investissement et d’encourager les petites et moyennes entreprises ».
Une conférence internationale des investisseurs doit d’ailleurs se dérouler à Tunis les 29 et 30 novembre prochains pour tenter de stimuler l’attractivité économique du pays.
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