Tunisie : « beaucoup reste à faire » pour l’égalité hommes-femmes selon Youssef Chahed

La Tunisie, considérée comme pionnière des droits des femmes dans le monde arabe, a réalisé des avancées dans ce domaine mais peut encore mieux faire, a fait savoir vendredi le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed.

Lors de la première Université d’automne des femmes tunisiennes et françaises, à Tunis, le 30 septembre 2016 (image d’illustration). © Amine Landoulsi/AP/SIPA

Lors de la première Université d’automne des femmes tunisiennes et françaises, à Tunis, le 30 septembre 2016 (image d’illustration). © Amine Landoulsi/AP/SIPA

Publié le 30 septembre 2016 Lecture : 1 minute.

« La Tunisie (…) a mené un long combat pour l’affirmation des droits de la femme dans la société », a-t-il affirmé le 30 septembre à l’ouverture de la première Université d’automne des femmes tunisiennes et françaises qui s’est tenue à Tunis, en présence, entre autres, de l’ancien ministre français Jean-Pierre Raffarin.

Petit-fils de la première femme députée

« Aujourd’hui la femme tunisienne occupe des responsabilités et des postes de décision importants », a-t-il ajouté, en évoquant les huit femmes ministres (notamment aux Finances et à l’Énergie) et secrétaires d’État faisant partie de son gouvernement. « Cela constitue certes un pas important (…) mais il reste beaucoup à faire en termes d’égalité et en termes d’application des textes », a-t-il poursuivi.

Plus jeune chef de gouvernement tunisien depuis l’indépendance de la Tunisie, Youssef Chahed est aussi le petit-fils de la première femme députée du pays, Radhia Haddad.

Appels à une meilleure application de la loi

La Tunisie a marqué cette année les 60 ans de la promulgation du Code du statut personnel (CSP), qui a accordé plusieurs droits aux femmes et aboli notamment la polygamie et la répudiation. La nouvelle Constitution tunisienne de 2014 stipule en outre que « citoyens et citoyennes sont égaux en droits et devoirs ».

Toutefois, les femmes restent discriminées dans plusieurs cas, notamment en matière d’héritage, et le CSP désigne toujours le mari comme chef de famille.

L’an dernier, des ONG, dont la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH) et l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), avaient exprimé leur « extrême préoccupation en raison de l’hésitation (des autorités) à mettre en application les articles de la Constitution consacrés à la parité, à l’égalité et à la criminalisation de la violence et de la discrimination envers les femmes ».

Un projet de loi visant à lutter contre les violences faites aux femmes, élaboré sous l’ex-gouvernement de technocrates en 2014, a été transmis au Parlement et attend d’être examiné.

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