Gabon : peu de figures de l’opposition au sein du nouveau gouvernement

Le Premier ministre gabonais Emmanuel Issoze Ngondet a dévoilé dimanche soir la composition du nouveau gouvernement. Malgré les annonces répétées en faveur d’une « large ouverture » prônée par Ali Bongo Ondimba après sa réélection contestée, de rares personnalités de l’opposition y font leur entrée.

Le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze-Ngondet , aux Nations Unies le 24 septembre 2016. © Jason DeCrow/AP/SIPA

Le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze-Ngondet , aux Nations Unies le 24 septembre 2016. © Jason DeCrow/AP/SIPA

Publié le 3 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

L’équipe composée de 40 membres compte un peu plus de 30% de femmes, a précisé le Premier ministre lors d’un point presse au palais présidentiel après plusieurs jours de tractations. Si le gouvernement se voulait « largement ouverte aux forces vives de la nation », peu d’opposants ont été nommés.

Entrée de l’opposant Bruno Ben Moubamba

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Principale figure de l’opposition à intégrer le gouvernement, l’ancien candidat Bruno Ben Moubamba (0,59%) est nommé vice-Premier ministre, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat social et du Logement.

Pendant la campagne, Bruno Ben Moubamba avait été l’un des adversaires les plus virulents au président sortant. Exclu de la table des négociations lors du ralliement de Guy Nzouba-Ndama et de Casimir Oyé Mba à la candidature de Jean Ping, l’ancien candidat avait ensuite été l’un des premiers à accepter le dialogue proposé par Ali Bongo après sa victoire contestée.

Autre personnalité issue des rangs de l’opposition, Estelle Ondo. La vice-présidente d’un des principaux partis d’opposition, l’Union nationale (UN) devient quant à elle ministre de l’Économie forestière, de la pêche et de l’Environnement. « L’Union nationale ne fait pas partie de ce gouvernement », a réagi Casimir Oyé Mba, ancien Premier ministre et membre de l’UN, contacté par Jeune Afrique.

La Défense rattachée à la présidence

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Dans l’entourage proche du président, le secrétaire général de la présidence, Étienne Massard Kabinda Makaga, conserve son poste tout en récupérant le portefeuille de la Défense nationale, qu’Ali Bongo a occupé pendant 10 ans avant de succéder à son père en 2009. C’est d’ailleurs l’un des autres faits notables de ce gouvernement : le portefeuille stratégique de la Défense est désormais rattaché au secrétaire général de la Présidence.

D’autres hommes-clés de la réélection d’Ali Bongo conservent leur place au gouvernement. À l’image du porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication Alain-Claude Bilie-By-Nze, reconduit, ou de l’ancien ministre de l’Intérieur Pacôme Moubelet Boubeya, nommé aux Affaires étrangères.

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« Ils ont juste récupéré les crève-la-faim »

« C’est donc cela « l’ouverture ? » La montagne a visiblement accouché d’une souris (…) Ils ont juste récupéré les crève-la-faim », a ironisé le directeur de communication de Jean Ping, Jean-Gaspard Ntoutoume Emane.

Près d’une semaine après la prestation de serment de Ali Bongo à un deuxième septennat, le bras de fer se poursuit entre le palais du bord de mer et Jean Ping. Jeudi, l’ancien patron de l’Union africaine, qui se proclame toujours « président élu », a appelé le 6 octobre prochain les Gabonais à respecter « une journée nationale de recueillement pour les familles endeuillées ».

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