Législatives au Maroc : Casablanca face à la montée des islamistes

À Casablanca, le PJD veut poursuivre sa conquête des espaces urbains. Il aura en face de lui le PAM, mais aussi d’autres gros calibres de l’Istiqlal et du RNI.

Avec 427 agents et 236 courtiers, la région de Casablanca-Settat se taille la part du lion dans le secteur. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Avec 427 agents et 236 courtiers, la région de Casablanca-Settat se taille la part du lion dans le secteur. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 3 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

À Casablanca, le PJD détient la présidence de la mairie, et le PAM celle de la région. Autant dire qu’ils feront tout pour asseoir leur leadership lors des législatives du 7 octobre. Les QG des deux partis ont déployé les grands moyens pour quadriller cette ville de 4 millions d’habitants aux réalités contrastées. Vingt et un sièges sont en jeu couvrant huit circonscriptions, où se côtoient brutalement bâtiments modernes et habitations précaires, richesse et extrême pauvreté.

Affrontement PAM/PJD

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Ainsi, Abdelaziz El Omari, maire pjdiste de Casablanca et ministre chargé des Relations avec le Parlement, est, sans surprise, tête de liste dans la circonscription Hay Mohammadi, son fief électoral. Il est soutenu par Mustapha Lhaya, son numéro 2 à la mairie, désigné tête de liste à Moulay Rachid. Mohamed Yatim, membre du secrétariat national du parti et leader de son organisation syndicale, dirige la liste PJD à Sidi Bernoussi.

Pour contrecarrer le PJD, le PAM a désigné des personnalités locales influentes, bien rodées aux élections communales, à l’instar d’Ahmed Brija, ancien vice-président du conseil de la ville, tête de liste à Sidi Bernoussi, Said Naciri, président du club de foot Wydad de Casablanca, à Casa Anfa, Adil Bitar à Hay Mohammedi et Abdelkader Boudraâ à Hay Hassani.

Mais il y a aussi le RNI et l’Istiqlal

Entre les deux, le Rassemblement national des indépendants (RNI) essaie de se maintenir en pariant sur Mohamed Chafik Benkirane, ancien président de la région du Grand Casablanca, désigné tête de liste dans la circonscription de Aïn Chock, Mohamed Bourrahim, membre du conseil de la ville, affecté à Sidi Bernoussi et Naima Farah qui dirige la liste du parti à Ain Chock.

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Arrivé deuxième dans les élections législatives de 2011, le parti de l’Istiqlal jaugera sa popularité à l’aune de l’influence urbaine grandissante du PJD. Il sera représenté par l’ancienne ministre de la Santé sous Abbas El Fassi, Yasmina Baddou, qui est tête de liste à Casa Anfa, et Karim Ghellab, ancien ministre et ancien président du Parlement, à Ben M’sik.

Bastion historique de la gauche, Casablanca a été progressivement investie par les « partis de l’administration » (partis crées par les autorités marocaines pour contrecarrer la gauche) qui ont profité d’un découpage électoral largement en leur faveur. En 2011, la victoire du PJD, qui a eu le plus grand nombre de sièges dans la ville intra-muros, et la montée remarquable du PAM dans ses périphéries rurales, ont changé la donne. Désormais, comme beaucoup d’autres villes, Casablanca offre une carte géographique clivée

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