Législatives au Maroc : l’ancien maire de Fès tente de récupérer son fief
L’ancien maire de la capitale spirituelle du Maroc, Hamid Chabat, veut récupérer son fief électoral et freiner l’expansion des islamistes du PJD.
À la veille des législatives du 7 octobre, la question que se posent tous les fassis est : Chabat va-t-il revenir ? L’ancien maire de Fès et secrétaire général de l’Istiqlal n’a pas avalé sa défaite cinglante face à Driss El Azami du PJD dans les communales de 2015. Il fourbit ses armes pour un retour en fanfare dans sa ville natale, où huit sièges sont en jeu.
Les deux rivaux se présentent tous les deux pour ces législatives, mais ils ne sont pas dans la même arène. Chabat mène campagne dans la circonscription Fès Nord tandis qu’El Azami a opté pour Fès Sud. Ils se sont évités mais continuent de se regarder en chiens de faïence.
Un syndicaliste et un salafiste
Le colistier de Chabat n’est autre que Rafiki Abdelwahab, alias Abou Hafs, salafiste repenti ayant purgé plusieurs années de prison dans le cadre des attentats de Casablanca. En le mettant à ses côtés, le chef de l’Istiqlal veut attirer les voix islamistes de sa ville que pourraient séduire ses rivaux du PJD.
Ses ambitions pour devenir chef de gouvernement et diriger la bâtisse d’El Méchouar (Primature) ne sont un secret pour personne. Hamid Chabat est même un des rares chefs de parti à ne pas avoir été ministre. Autant de frustrations qui l’ont poussé, lors de sa campagne électorale, à s’attaquer frontalement à Abdelilah Benkirane qu’il accuse d’avoir « appauvri le peuple » avec ses réformes économiques.
Sur le ring, deux boxeurs aguerris
Face à Chabat, il y aura Aziz Lebbar, serial parlementaire et ancien président du Centre régional du Tourisme (CRT), qui se présente sous les couleurs du PAM. Les deux hommes se connaissent bien depuis leur retentissante bagarre de 2014 dans l’enceinte parlementaire. Ils en sont même arrivés aux mains après un accrochage verbal sur la gestion de Fès. Aziz Lebbar a ensuite été exclu des instances dirigeantes de son parti pour « comportement irresponsable ». En le sacrant tête de liste, le parti du tracteur montre qu’il ne peut pas se détacher de ses talents de boxeur dans une ville où il n’a jamais encore eu de siège parlementaire. D’ailleurs, à part Lebbar, il a récupéré un dissident du PJD, Mohamed Radi Slaouni, qui défendra ses couleurs dans la circonscription Fès Sud.
Du côté des autres formations politiques, on note la candidature de Abdellah Amimi, ancien wali à la retraite, sous la bannière du Mouvement populaire (MP) et de Rachid El Fayek, président de la commune de Ouled Tayeb, sous la houlette du Rassemblement national des indépendants (RNI).
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