Libye : plus de 6000 migrants secourus en Méditerranée

Environ 6055 migrants, l’un des chiffres les plus élevés de l’année, ont été secourus lundi au large de Tripoli. Neuf d’entre eux ont trouvé la mort.

Un migrant au large de la Libye, le 29 août 2016. © Emilio Morenatti/AP/SIPA

Un migrant au large de la Libye, le 29 août 2016. © Emilio Morenatti/AP/SIPA

Publié le 3 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Les migrants étaient entassés à bord de 39 embarcations, essentiellement des canots pneumatiques mais aussi cinq bateaux de pêche avec plusieurs centaines de personnes à bord et deux radeaux, quasiment tous récupérés au large de Tripoli.

Des navires militaires italiens et européens ainsi que des bateaux humanitaires comme ceux de Médecins sans Frontières (MSF), SOS Méditerranée, Save the Children, Sea-Eye ou encore l’Astral des Espagnols de ProActiva Open Arms ont participé aux sauvetages.

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« C’était inimaginable ! »

Plusieurs de ces navires privés ont été appelés au secours de 720 migrants, dont 198 mineurs voyageant presque tous seuls, serrés sur le pont et dans la cale d’un bateau de pêche de 15 à 20 mètres de long, a constaté un photographe de l’AFP à bord de l’Astral.

« Pendant des heures, à chaque fois que des personnes étaient transbordées du pont vers nos canots de sauvetage, il en sortait autant de la cale. C’était inimaginable ! », a témoigné Yohann Mucherie, coordinateur de l’équipe de sauvetage de SOS Méditerranée, dans un communiqué.

Un peu plus loin, le Dignity de MSF est arrivé au secours d’un canot dont de nombreux passagers étaient déjà à l’eau. « Ils étaient sur le point de se noyer. Cela a été un moment horrible », a raconté dans un communiqué Nicolas Papachrysostomou, coordinateur MSF.

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De nombreux dangers

Beaucoup de personnes ont souffert de brûlures dues au carburant, dont les effets sont redoutables sur la peau quand celui-ci est mêlé à l’eau de mer. Une évacuation médicale a été nécessaire pour deux femmes et un enfant de huit ans grièvement brûlés, mais l’une des deux, enceinte, est décédée avant l’arrivée de l’hélicoptère, a rapporté MSF.

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Les garde-côtes n’ont donné aucune précision sur les huit autres décès. Mais les dangers de ces embarcations surchargées sont tels que quelques heures de navigation peuvent être fatales : asphyxie par émanations de carburant ou insuffisance d’oxygène dans une cale, hypothermie, déshydratation, brûlures…

Un responsable des garde-côtes libyens a indiqué pour sa part que deux enfants et neuf femmes ont péri lundi lorsqu’une petite embarcation avec à son bord des migrants à destination de l’Italie a chaviré au large des côtes libyennes.

11 400 morts en Méditerranée

Cette année plus que les précédentes, les départs de migrants depuis la Libye se font par vagues successives, avec une concentration d’opérations lorsque la mer est calme. Le 30 août, les garde-côtes italiens avaient ainsi compté 6500 migrants secourus en une journée.

Cette intense activité en mer, après plusieurs semaines de calme relatif, coïncide avec l’anniversaire du naufrage de Lampedusa, quand, le 3 octobre 2013 une embarcation avait pris feu et coulé tout près de l’île italienne : 366 corps avaient été récupérés.

Les images des cercueils alignés avaient poussé l’Italie à lancer la vaste opération de secours Mare Nostrum, qui a cédé la place un an plus tard à un dispositif européen étoffé peu à peu et auquel s’ajoutent désormais les navires humanitaires privés.

Ces efforts n’ont cependant pas pu empêcher la mer Méditerranée d’engloutir depuis plus de 11 400 migrants, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

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