Législatives au Maroc : bataille serrée entre le PJD, le PAM et le RNI à Marrakech
Ancien fief istiqlalien, la ville ocre est devenue le champ de bataille des islamistes, des Pamistes et des Rnistes de Salaheddine Mezouar. Pour quel dénouement le 7 octobre ?
Dans la mémoire d’un istiqlalien, Marrakech symbolise une période glorieuse de la vie du parti mais aussi une triste décadence. La ville impériale a longtemps été un fief du parti de la balance, qui l’a entourée, depuis la fin des années 1970 du plus grand soin en y plaçant ses plus grands ténors, à l’instar de M’hamed El Khalifa, l’ancien ministre de la Fonction publique, Ahmed Khalil Boucetta, fils de l’ancien secrétaire général de l’Istiqlal M’hamed Boucetta, Malika El Assimi, poétesse et figure de proue du féminisme marocain, et Mohamed El Ouafa, actuel ministre des Affaires générales et de la gouvernance.
Le jour où Marrakech est devenue islamiste
Aujourd’hui, à Marrakech, l’Istiqlal n’est plus qu’une force d’appoint pour le PJD qui a décroché la mairie de la ville en septembre 2015 et l’a sollicité pour composer sa majorité. Son influence d’antan ainsi que celle de l’Union constitutionnelle (UC), qui était son principal adversaire dans cette ville, ont été supplantées par les islamistes du PJD et les libéraux du PAM qui s’y affrontent maintenant à couteaux tirés. Pour ces législatives, l’ancienne maire pamiste de la ville, Fatima Zahra Mansouri, a décidé d’en découdre avec le PJD en se présentant comme tête de liste de son parti dans la circonscription de Sidi Youssef Benali.
Son challenger ne sera pas le pjdiste Mohamed Larbi Belcaïd, qui lui a raflé la mairie en 2015, mais son numéro deux, l’avocat Youness Benslimane, figure montante du parti islamiste et qui ne se fera pas facilement déstabiliser. Pour avoir toutes les chances de gagner, le maire actuel, Belcaïd, a préféré se présenter dans la circonscription de Menara mais il aura face à lui un concurrent de taille, Abdelaziz Banine, représentant local du Rassemblement national des Indépendants (RNI).
Chasse aux salafistes
Les autorités marocaines suivent de très près l’évolution de la carte politique de la capitale du tourisme et de la jet set, où neuf sièges sont en jeu pour presque un un million d’habitants. Le 16 septembre, elles ont invalidé la candidature du salafiste Hammad Kabbaj, qui voulait se présenter sous les couleurs du PJD, pour des propos qu’il aurait proféré contre les juifs.
Nouvelle tendance dans ces législatives, quelques partis politiques comme l’Istiqlal ont présenté des figures salafistes dans les circonscriptions où le PJD dispose d’une solide assise électorale afin de puiser dans le vivier islamiste. En politique, les barbes sont dans le vent !
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