Maroc : les trois principales banques consolident leurs positions au premier semestre
Les trois principales banques du royaume chérifien, Attijariwafa Bank, BMCE et la Banque centrale populaire affichent de bons résultats au premier semestre grâce à leurs activités aussi bien au Maroc qu’à l’international. Le coût du risque reste cependant important pour elles, notamment en Afrique de l’Ouest.
Décélération de la croissance des crédits, contraction des marges d’intermédiation et augmentation des risques sont autant de facteurs qui ont caractérisé la conjoncture du secteur bancaire marocain au long des six premiers mois de l’année. Les grandes banques du royaume chérifien ont su tirer leur épingle du jeu et ont pu continuer d’engranger des bénéfices records. Les agrégats financiers des trois plus grandes banques marocaines, très actives sur le continent africain, sont tous au vert.
Le numéro un du marché, Attijariwafa Bank, a vu son produit net bancaire (PNB) franchir la barre des 10 milliards de dirhams (à 10,1 milliards de dirhams soit 915 millions d’euros). Cette filiale de la Société nationale d’investissement (SNI), la holding de la famille royale, a soldé le premier semestre avec un résultat net part du groupe (RNPG) de 2,5 milliards de dirhams, en hausse de +7,9%.
La Banque centrale populaire (BCP), de son côté, affiche un PNB et un RNPG en augmentation de respectivement +5,5% et +13% pour atteindre 8,1 et 1,4 milliard de dirhams.
La dernière du podium des plus grandes marocaines, la Banque marocaine du commerce extérieure (BMCE Bank), signe la meilleure progression de ces indicateurs à la fin du premier semestre. Son PNB ressort à 6,7 milliards de dirhams, en hausse de +13%. Son RNPG s’établit, lui, à 1,2 milliard de dirhams, en progression de +18%.
Nouveau risque en Afrique de l’Ouest
À eux trois, ces établissements bancaires ont donc totalisé des bénéfices de 5,1 milliards de dirhams sur les six premiers mois de l’année. Dans leurs communiqués, la même explication revient pour expliquer leur performance. En substance, « dynamique entretenue des activités au Maroc et développement soutenu des activités à l’international ». À titre d’exemple, la filiale africaine de la BCP, Atlantic Business International (ABI), a porté à 13% sa contribution au PNB du groupe, contre 12% au premier semestre 2015.
Tous ces mastodontes du secteur bancaire doivent quand même composer avec un coût du risque (l’outil de calcul des risques des banques) plus pesant. Elles font toutes preuve de prudence et adoptent des politiques de provisionnement drastiques.
À première vue, le coût du risque a légèrement diminué au cours des six premiers mois, de 5% chez Attijariwafa bank pour reculer à 0,79 milliard de dirhams (contre 0,87 au 30 juin 2015), ou encore de 6% chez BMCE (à 520 millions de dirhams), qui affiche un taux de sinistralité plus bas que la moyenne du secteur. Le coût du risque demeure cependant conséquent et pourrait même augmenter au deuxième semestre.
Car un nouveau type de risque a fait son apparition dans les comptes financiers des banques marocaines. La BCP a par exemple annoncé avoir constitué une provision complémentaire au titre d’un risque-pays relatif à la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). « C’est une fatalité, nuance un analyste financier. Plus l’activité des filiales africaines se développera, plus le risque de défaillance suivra. Mais les banques marocaines sont assez outillées et expérimentées pour faire face à cette corrélation entre risque et activité ».
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