Burkina : l’entrepreneuriat a toujours la cote

La deuxième déclinaison burkinabè d’une enquête globale sur l’entrepreneuriat, rendu publique fin septembre par l’université de Ouaga, confirme et accentue les bons sentiments des personnes interrogées vis-à-vis de la création d’entreprises. Ils sont plus nombreux à vouloir se lancer. Décryptage.

Chantier d’un bâtiment dans la ville de Ouagadougou. © Renaud VAN DER MEEREN pour Les Editons du Jaguar

Chantier d’un bâtiment dans la ville de Ouagadougou. © Renaud VAN DER MEEREN pour Les Editons du Jaguar

Publié le 6 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Les Burkinabè ont-ils le goût des affaires ? C’est la question à laquelle tentent de répondre Florent Song-Naba et Mamadou Toé, deux chercheurs de l’université de Ouagadougou dans la deuxième édition du Rapport national sur l’entrepreneuriat consacré au Burkina Faso. Et la réponse est sans appel.

« Le Burkina Faso connaît une nette amélioration de ses scores en ce qui concerne les attitudes et les activités entrepreneuriales, concluent ainsi les auteurs du rapport de la deuxième édition de la version burkinabè de l’enquête globale sur l’entrepreneuriat, Global Entrepreneurship Monitor (GEM), conduite dans plusieurs dizaines de pays depuis 15 ans.

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Des 2 325 personnes interrogées (ils étaient 2 850 pour la première édition), ils sont 74% à considérer l’entrepreneuriat comme un bon choix de carrière, et 83% à placer haut dans la hiérarchie sociale les entrepreneurs qui réussissent. Plus intéressant encore, s’ils étaient 42% à vouloir se lancer à leur compte d’ici trois ans en 2014, ils sont désormais 46%.

D’après le principal auteur du rapport, Florent Song-Naba, interrogé par Jeune Afrique, ce résultat est l’une des conséquences de la valorisation sociale du métier d’entrepreneur. Ce dernier « jouit d’un statut social élevé comparé il y a une vingtaine d’années où il était perçu comme trempé dans la magouille », explique-t-il.

Fin de l’ère Compaoré

Pour les deux auteurs, les fortes progressions constatées au niveau de chaque indicateur par rapport à 2014 s’expliquent probablement par la chute du régime de Blaise Compaoré, accusé d’avoir verrouillé l’économie nationale au profit d’une poignée de personnes. « Les personnes interrogées semblent se dire que le jeu économique est désormais ouvert et qu’elles ont les atouts nécessaires pour réussir dans la carrière entrepreneuriale », ajoutent encore les universitaires.

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« La quantité prime sur la qualité »

En revanche, les objectifs des entrepreneurs demeurent faibles, est-il indiqué dans ce nouveau rapport. De même de l’écosystème entrepreneurial qui est jugé peu porteur.

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« La quantité prime sur la qualité. En effet, l’innovation est très marginale et le potentiel de création d’emplois et d’internationalisation très faible. Seules 14% des entreprises nouvelles et celles en création projettent de créer au moins 6 nouveaux postes de travail dans un horizon de cinq an », écrivent les auteurs.

De même, seules 26% d’entre elles mettent sur le marché des produits innovants et un quart affirme avoir des clients installés hors du Burkina Faso.

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