Côte d’Ivoire : extraits choisis du discours d’Alassane Ouattara devant l’Assemblée nationale

Le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, s’est exprimé mercredi devant les députés qui effectuaient leur rentrée. Un discours largement consacré au projet de loi de nouvelle Constitution.

Alassane Ouattara entend faire adopter sa réforme constitutionnelle le plus rapidement possible. © Schalk van Zuydam/AP/SIPA

Alassane Ouattara entend faire adopter sa réforme constitutionnelle le plus rapidement possible. © Schalk van Zuydam/AP/SIPA

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Publié le 5 octobre 2016 Lecture : 3 minutes.

C’est la troisième fois depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire qu’un chef de l’Etat vient s’adresser devant les députés.

À l’extérieur du bâtiment de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, président du Lider, était présent malgré l’interdiction de manifester du préfet de police d’Abidjan. Il a été interpellé avant d’être rapidement relâché. Le Front patriotique ivoirien (FPI) de Pascal Affi N’Guessan, qui avait initialement appelé à un sit-in ce mercredi 5 octobre, avait quant à lui reporté la manifestation.

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Dans l’hémicycle, Alassane Ouattara s’est exprimé pendant une trentaine de minutes. Après un discours de politique générale, il a évoqué le sujet à l’origine de sa présence : l’avant-projet de loi de nouvelle Constitution. Devant 234 députés sur les 250 élus, le président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, la Première dame Dominique Ouattara, Henri Konan Bédié et la grande majorité des membres du gouvernement, ADO est revenu sur les grandes lignes du projet qui doit être examiner par le Parlement. Extraits choisis.

L’esprit du projet

« Notre objectif principal est de donner à notre pays un acte constitutionnel plus moderne qui renforce les droits et devoir de tous les citoyens. C’est aussi l’occasion de tourner définitivement la page des crises successives que notre pays a connues, d’écrire une nouvelle page de notre histoire en proposant un nouveau pacte social qui consacrera l’avènement de la 3e République.(…) Je suis convaincu que son adoption permettra à notre beau pays d’aller au-delà de la vision de nos pères en jetant les bases d’une Côte d’Ivoire plus stable. L’enjeux va au-delà de nos sensibilités politiques, de nos ethnies, de nos régions d’origines. »

Les conditions d’éligibilité

« Cet avant-projet reprend intégralement les conditions d’éligibilité telles convenues en 2003 par l’ensemble des acteurs politiques, lors de la table ronde de Linas-Marcoussis. Cet accord a fait l’objet de la résolution 1464 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Les propositions issues de cet accord avaient d’ailleurs été adoptées par l’Assemblée nationale précédente et un référendum aurait du être organisé en 2004. Ainsi, en vous proposant cet avant-projet, nous sommes conforme à nos engagements internationaux. »

Le poste de vice-président

Le vice-président sera « élu au suffrage universel direct en même temps que le président de la République et soumis aux mêmes conditions d’éligibilité. Ces attributions lui sont confiées par le chef de l’État, principalement dans le domaine de la souveraineté. En cas de vacance, le vice-président garanti la continuité et la stabilité du fonctionnement de l’exécutif et le respect du calendrier électoral. Il s’agit de mettre notre pays à l’abri d’incertitudes qui pourraient déboucher sur une crise ou un ralentissement économique, pire, à l’organisation d’élections anticipées. L’objectif de cette réforme est, qu’en cas de vacance du pouvoir, la succession se fasse dans la paix. »

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Le Sénat

« Désormais le Parlement ivoirien sera composé de deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat. Mais, l’Assemblée nationale a la primauté et demeure la chambre des représentants, tandis que le Sénat représentera les collectivités territoriales décentralisées et les Ivoiriens de l’étranger. Le Sénat est la reconnaissance institutionnelle des collectivités locales décentralisées. De plus, notre pays est riche d’hommes et de femmes bien formés qui ont acquis une expérience inestimable en servant l’État, les institutions nationales et internationales et le secteur privé. J’ai la ferme conviction que leurs expériences, leurs compétences, leurs avis seront utiles. Les règles de coopération entre l’Assemblée nationale et le Sénat sont établies de manière à éviter un allongement des délais et des procédures parlementaires et des conflits de compétences. »

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