Législatives au Maroc : les islamistes du PJD en pole position à Agadir

Le PJD a changé la donne dans cette ville qui donnait historiquement sa voix aux socialistes de l’USFP. S’il est assuré d’y gagner les législatives ce 7 octobre, le taux de participation, lui, ne cesse de reculer.

La marina d’Agadir, un des joyaux touristiques de la ville, en avril 2013. © Okla Michal/AP/SIPA

La marina d’Agadir, un des joyaux touristiques de la ville, en avril 2013. © Okla Michal/AP/SIPA

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 6 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Dans la série des gloires perdues, Agadir est un triste souvenir pour l’Union socialiste des forces populaires (USFP). En 2015, un énième mouvement de fronde en son sein l’a privé de cette ville, où elle avait un solide réseau d’électeurs, et l’a offerte, comme un fruit mûr, à ses adversaires du PJD.

Cette année-là, Tariq Kabbaj, l’ancien maire usfpéiste de la ville, initiateur d’une grande politique d’infrastructures, entre en conflit ouvert avec le secrétaire général de l’Union, Driss Lachgar, dont il désapprouve la politique de gestion du parti. Il claque la porte et se présente aux communales du 4 septembre sans étiquette  politique. Erreur fatale ! Les islamistes, qui avaient déjà renforcé leur présence dans la ville, n’attendaient que cette occasion pour semer le trouble dans les esprits des gadiris au sujet des déchirures internes de l’USFP. Le 4 septembre 2015, la ville bascule de leur côté. Kabbaj perd son poste de maire et c’est le pjdiste Salah El Mellouki qui prend sa place. Ne boudant pas son plaisir, ce dernier décide même de mener la liste de son parti pour ces législatives du 7 octobre.

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Chemin balisé pour le PJD

La capitale du Souss est, depuis, à la croisée des chemins : mi-islamiste, mi-libérale. Pour créer sa majorité à la mairie, le PJD a en effet fait appel au libéraux du Rassemblement national des indépendants (RNI), qui voulaient revenir en grâce dans cette ville où leur gouvernance passée n’avait pas donné de bons résultats. Pour ces législatives, le parti de Salaheddine Mezouar a initialement proposé à un de ses ministres, Mohamed Boussaid, ministre des Finances et ancien wali de la région, de le représenter. Il décline l’invitation, mais se dit prêt à faire campagne dans cette ville pour soutenir le candidat de son parti, Abdellah Messaoudi.

De fait, l’actuel maire islamiste de la ville, Salah El Mellouki, n’aura pas une forte concurrence en face de lui, à part celle du candidat du PAM : le pharmacien Hamid Ouahbi, frère de l’avocat et parlementaire Abdellatif Ouahbi (qui s’est présenté à Taroudant), et, dans une moindre mesure, Ahmed Tamtam de l’Istiqlal.

Que reste-il de l’USFP ?

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Le jeune Jawad Faraji tentera de sauver l’honneur de l’USFP. Natif de la ville, son expérience est cependant bien maigre face aux bêtes politiques qui se présentent face à lui. Mais il pourra toujours espérer ressusciter ce qu’il reste de la mémoire socialiste dans la ville du Souss.

Avec 1,1 million d’habitants, Agadir, deuxième capitale du tourisme après Marrakech, est composée de deux circonscriptions de sept sièges : Agadir Ida -Outanane (quatre sièges) et Inezgane Ait Melloul (trois sièges). En 2011, le PJD a gagné quatre sièges sur les sept, l’USFP deux et le RNI, un. Mais le taux de participation n’a cessé de reculer ces dernières années, enregistrant en 2011 le niveau alarmant de 31,4% à Inezgane Ait Melloul, selon les données de l’association Tafra qui a rassemblé les statistiques des élections marocaines depuis l’indépendance.

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