Égypte : peines de prison allégées pour 23 militants pro-démocratie

Une cour d’appel égyptienne a réduit dimanche de trois à deux ans de prison la peine de 23 militants pro-démocratie, condamnés pour avoir participé à une manifestation non autorisée, ont indiqué des avocats de la défense.

Des policiers égyptiens lors d’une manifestations anti-Moubarak le 29 novembre 2014. © AFP

Des policiers égyptiens lors d’une manifestations anti-Moubarak le 29 novembre 2014. © AFP

Publié le 28 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Depuis que l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi a destitué l’islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, le nouveau pouvoir mène une répression implacable contre toute opposition, islamiste mais aussi laïque et de gauche.

Les militants avaient été arrêtés en juin après avoir pris part à un rassemblement appelant à l’abrogation d’une loi controversée limitant le droit de manifester. Ils étaient accusés de "participation à une manifestation illégale, vandalisme et entrave au trafic routier".

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Ils avaient été condamnés en octobre à trois ans de réclusion. Dimanche, une cour d’appel a réduit leur peine à deux ans de prison, selon une avocate de la défense, Ragia Omrane.

Ils devront également payer une amende de 10.000 livres égyptiennes (environ 1.100 euros) chacun. Une fois libérés, ils seront placés sous surveillance policière pour une durée de deux ans, selon l’avocat de la défense Khaled Ali.

"Si leur père était un général, ils auraient été acquittés," a accusé M. Ali, en allusion aux acquittements dont ont bénéficié des officiers de police soupçonnés de violences. "C’est un verdict sévère et injuste, la cour s’est appuyée sur l’enquête du parquet et n’a pas pris en compte l’absence de preuves contre les accusés", a dénoncé l’avocat de la défense Mohamed Abdel Aziz.

Les condamnés peuvent encore faire appel du verdict devant la Cour de cassation. Parmi les condamnés figurent deux militantes des droits de l’Homme connues, Yara Sallam et Sanaa Seif, la soeur d’Alaa Abdel Fattah, une figure de la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir et dissident de longue date actuellement jugé pour des chefs d’accusations similaires.

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Les proches des détenus n’ont pas été autorisés à assister à l’audience selon une journaliste de l’AFP. A l’issue du verdict, les familles effondrées attendaient à l’extérieur du tribunal, installé dans une académie de police dans la banlieue du Caire.

"Les révolutionnaires sont tous en prison, les corrompus et les voleurs sont libres", a assené Amal Mahrous, la mère d’un des détenus, un étudiant en lettres qui a soutenu l’éviction de M. Morsi.

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De nombreuses associations de défense des droits de l’Homme dénoncent le régime instauré par M. Sissi comme étant bien plus autoritaire que celui de M. Moubarak et l’accusent d’instrumentaliser la justice pour faire taire toute opposition.

Depuis la destitution de M. Morsi, plus de 1.400 de ses partisans ont été tués et des centaines d’autres condamnés à mort.

Après les islamistes, le pouvoir s’en est pris à l’opposition laïque et de gauche, emprisonnant des dizaines de jeunes militants, qui avaient en grande partie soutenus l’éviction de M. Morsi avant de se retourner contre les nouvelles autorités.
 

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