Tchad : le chef rebelle Baba Laddé devant la justice

Extradé de Bangui vers N’Djaména vendredi en fin de journée, l’ancien chef rebelle Abdelkader Baba Laddé a été inculpé ce lundi pour plusieurs chefs d’accusations dont association de malfaiteurs, incendie volontaire et viols, commis sur les territoires tchadien et centrafricain depuis une dizaine d’année.

L’ex-rebelle tchadien Babaa Ladé. © DR

L’ex-rebelle tchadien Babaa Ladé. © DR

Madjiasra Nako

Publié le 6 janvier 2015 Lecture : 2 minutes.

Boubou jaune, menottes aux poignets, celui qui était, il y a encore quelques semaines, préfet de la région de la Grande Sido, est arrivé sous bonne escorte, au bureau du procureur de la République près le tribunal de N’Djaména. Ce dernier lui a notifié que la justice tchadienne à demandé son extradition au terme d’un accord de coopération judiciaire avec la Centrafrique pour le juger pour les mêmes crimes pour lesquelles il est poursuivi dans ce pays.

Le procureur Alghassim Khamis a notifié à l’ex-chef rebelle qu’il est poursuivi pour rébellion, détention illégale d’armes, association de malfaiteurs, incendie volontaire de villages et viols. Après son audition, le dossier de l’ancien chef rebelle a été transmis au doyen des juges d’instruction du tribunal de N’Djaména qui a ouvert une information judiciaire.

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Il a été extradé de Bangui vendredi soir en application d’une demande de N’Djaména quelques jours après son arrestation par les forces de la Minusca, et son transfèrement aux autorités centrafricaines. Ces dernières avaient également lancé un mandat d’arrêt international contre lui.

De la rébellion au pouvoir

Ancien sous-officier de la gendarmerie tchadienne, Abdel Kader Baba Laddé entre en rébellion en 1998 contre le régime d’Idriss Déby Itno et fonde le Front populaire pour le redressement (FPR). De mère peule, il dit défendre les intérêts de cette communauté, qu’il parvient à fédérer aux musulmans. Il déplace alors son groupe armé dans la Centrafrique voisine où, avec ses hommes, il prêtera parfois main forte aux mouvements irrédentistes centrafricains. Certains de ses hommes accompagneront la Séléka (lors de son offensive en mars 2013), dont l’un des principaux généraux est son ancien adjoint.

En raison de la grande tension militaire dans la région, Baba Laadé avait fini par signer sa réédition sans condition au début du mois de septembre 2012. Deux ans plus tard, à la surprise générale, en juillet 2014, il est nommé préfet de la région frontalière de la Grande Sido, avant d’être finalement relevé de ses fonctions fin novembre. Il ne quittera cependant pas immédiatement la région, retenu par une population qui a apprécié son action en tant que préfet (organisation de tournois de football, résolution de conflits agriculteurs-éleveurs).

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Quelques jours plus tard, alors qu’une équipe des forces de l’ordre tente de l’arrêter, il disparaît avant de réapparaitre en Centrafrique où il retrouve une partie de ses fidèles. C’est en leur compagnie qu’il a été arrêté par les forces internationales qui l’ont remis à Bangui.

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