Afrique du Sud : Jacob Zuma interrogé pendant quatre heures dans une affaire de corruption

Le président sud-africain Jacob Zuma a été entendu jeudi 6 octobre, dans le cadre d’une retentissante affaire de corruption présumée à la tête de l’État, par la médiatrice de la République, Thuli Madonsela, dont le mandat s’achève le 15 octobre.

Le président sud-africain Jacob Zuma le 20 septembre 2016 à la tribune des Nations Unies. © Frank Franklin II/AP/SIPA

Le président sud-africain Jacob Zuma le 20 septembre 2016 à la tribune des Nations Unies. © Frank Franklin II/AP/SIPA

Publié le 7 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

« Thuli Madonsela a rencontré jeudi à Pretoria le président Jacob Zuma dans le cadre de son enquête sur l’implication supposée de la famille Gupta dans le limogeage et la nomination de ministres et de membres de conseils d’administration d’entreprises publiques », a indiqué son bureau dans un communiqué.

« L’interrogatoire, d’une durée de quatre heures, a été cordial », a précisé le texte. Cette affaire empoisonne le président Zuma depuis des mois.

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Influence

Membres d’une famille d’affaires d’origine indienne, les Gupta sont soupçonnés d’exercer une forte influence sur le chef de l’État. Des membres du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), les ont accusés d’être intervenus dans l’attribution de postes ministériels, ce que la présidence a formellement démenti.

Jacob Zuma a cependant reconnu être un ami des Gupta, dont le vaste empire s’étend dans les secteurs des mines, de l’ingénierie, des technologies, des médias et de l’immobilier.

 L’enquête de la médiatrice de la République porte aussi sur le rôle qu’auraient joué les Gupta dans l’attribution de marchés publics et de permis à des entreprises auxquels ils sont liés, selon son bureau.
Succession

« Lors de l’interrogatoire, les avocats de Jacob Zuma ont plaidé ne pas avoir eu assez de temps pour se préparer et obtenu que leur client réponde plus tard par écrit au bureau du médiateur », a précisé le communiqué. De son côté, la future médiatrice, Busisiwe Mkhwebane, qui prendra ses fonctions le 15 octobre, a laissé entendre le même jour que les affaires de corruption à la tête de l’Etat ne seraient pas sa priorité.

« Je donnerai la priorité aux citoyens de base »

Dans un entretien diffusé sur la chaîne publique SABC, elle a annoncé qu’elle s’intéresserait avant tout « aux personnes sans électricité, sans eau chaude (…) plutôt qu’à l’influence exercée sur l’État par des milieux d’affaires ».

« Oui, c’est important de se pencher sur le sujet de la corruption, mais je pense que je donnerai la priorité aux citoyens de base », a ajouté cette avocate de 46 ans.

Busisiwe Mkhwebane a été officiellement nommée jeudi par Jacob Zuma au poste de médiatrice, au terme d’un long et transparent processus de recrutement mené par le Parlement.

Elle occupait jusqu’à présent un poste d’analyste au ministère de la Sécurité de l’État.

Elle a été accusée par l’opposition d’avoir opéré comme une espionne au service de l’Afrique du Sud lorsqu’elle était en poste en Chine, ce qu’elle a formellement démenti dans son entretien à la SABC. « Ce sont des mensonges », a-t-elle affirmé.

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