Burkina : Onatel à nouveau épinglé
Perturbée ces dernières semaines par un mouvement social, la filiale de Maroc Télécom doit à nouveau subir les foudres du régulateur.
![](/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,height=810,fit=cover/medias/default.png)
C’est un nouveau coup dur pour l’Office national des télécommunications (Onatel), la filiale burkinabè de Maroc Télécom dirigée depuis 2013 par Sidi Mohamed Naimi.
Dans une décision du mercredi 05 octobre, signée par Tontama Charles Millogo, président du Conseil de régulation de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes du Burkina (Arcep) a infligé à Onatel une amende record de 5 milliards de F CFA (7,62 millions d’euros), en raison de « manquements au cahier de charges ».
Cette lourde sanction représente environ 20 % du bénéfice réalisé l’an dernier par Onatel et près de 45 % de l’impôt sur le revenu acquitté l’an dernier.
Perturbations du réseau
L’amende infligée par l’Arcep intervient dans la foulée d’un mouvement de grève qui a paralysé l’opérateur télécoms la semaine dernière, en raison d’une grogne du personnel qui réclamait une revalorisation de la grille salariale et des compétences.
Ce mouvement de colère, qui a occasionné des perturbations sur le réseau et des coupures de l’accès à internet, a affecté les activités économiques notamment dans les banques et entraîné parfois l’indisponibilité même des services d’appels d’urgence.
Cette dernière perturbation a eu raison de la patience du régulateur du secteur télécoms.
Dysfonctionnements
Ce dernier était déjà échaudé depuis plusieurs semaines par de nombreux dysfonctionnements constatés au cours du mois de septembre, notamment l’indisponibilité des réseaux dans les régions est et centre du pays, suite à la rupture de la liaison en fibre optique entre Ouagadougou et Koupéla (chef-lieu de la région de Kouritenga, dans le centre-est).
La sanction infligée mercredi fait « suite aux différents constats de manquements par Onatel S.A. de ses obligations de disponibilité, de continuité et de qualité de service, ainsi que de l’obligation de notification des pannes susceptibles d’impacter le bon fonctionnement du réseau », résume l’Arcep dans sa décision.
De plus, le régulateur enjoint l’opérateur à remédier aux dysfonctionnements sans délai pour rétablir le réseau sous astreinte d’une pénalité de 100 millions de F CFA par jour de retard à compter de la notification de la décision.
Contactée par Jeune Afrique, la direction générale d’Onatel n’a pas réagi à cette sanction.
Leader du marché
C’est la première fois que leader burkinabè de la téléphonie mobile (44 % de parts de marché) écope seul d’une telle mesure contraignante. En 2014, le régulateur avait condamné les trois opérateurs du mobile -Onatel, Airtel et Télécel- à payer une amende cumulée de six milliards de F CFA au Trésor public.
Airtel, à l’époque leader avec 38 % du marché, avait écopé de la plus grosse amende avec 2,49 milliards de F CFA tandis qu’Onatel devait débourser 2 milliards contre 1,3 milliard pour Telecel.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie
- RDC : des minerais de sang aux minerais de paix
- Présidence de la BAD : Bassirou Diomaye Faye, arbitre des ambitions sénégalaises
- Pourquoi Alassane Ouattara a limogé Adama Coulibaly, patron du Conseil du coton et de l’anacarde
- La question nationale au cœur de l’économie gabonaise
- Énergie, aérien, pétrole… Qui a le plus à perdre de la « rupture » de Bassirou Diomaye Faye ?