Congo-Brazzaville : l’opposition réclame une enquête parlementaire dans le Pool

Face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le Pool, dans le sud du Congo-Brazzaville, qui a entraîné ces derniers jours le déplacement de plus de 5 000 personnes, l’opposition congolaise, à travers Guy-Brice Parfait Kolélas, réclame l’ouverture d’une enquête parlementaire. Alors que les autorités, elles, maintiennent que seuls les ex-Ninjas du pasteur Ntumi sont responsables de cette situation.

Des soldats congolais, le 7 mars 2012 à Brazzaville. © Rukmini Callimachi/AP/SIPA

Des soldats congolais, le 7 mars 2012 à Brazzaville. © Rukmini Callimachi/AP/SIPA

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Publié le 7 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

« Le porte-parole du gouvernement [Thierry Moungalla] a déjà donné les derniers développements dans le Pool. Il n’y a rien de nouveau à signaler », lâche, agacé, un officier de la direction générale des affaires stratégiques et de la coopération militaire au sein des forces armées du Congo-Brazzaville, joint au téléphone vendredi 7 octobre par Jeune Afrique.

Il faut dire que peu d’informations filtrent sur la situation sécuritaire dans ce département du sud du pays où les unités de la Garde républicaine traquent depuis six mois les ex-combattants Ninjas de Frédéric Bitsamou, alias pasteur Ntumi.

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« Guerre à huis-clos » ?

« Il est difficile de savoir ce qui se passe réellement dans cette partie du territoire national », confirme un journaliste qui revient pourtant d’un voyage de presse organisé fin septembre par l’armée après une attaque d’une ambulance et d’un train de marchandises dans la région. Double assaut qui a été attribué aux éléments du pasteur Ntumi. « L’armée nous a amené voir les dégâts qui auraient été commis par les ex-Ninjas mais elle ne nous a pas permis de rester sur le terrain ne fût-ce que quelques jours pour essayer de comprendre la situation », ajoute-t-il, déplorant une « guerre à huis-clos ».

Depuis, plusieurs sources sécuritaires indiquent qu’il y a eu des affrontements sporadiques dans certaines zones du Pool entre les forces de l’ordre et les insurgés. Ce qui a provoqué le déplacement des populations civiles prises en otage. Selon le gouvernement congolais, près de 5 000 personnes ont fui ces derniers jours leurs villages pour se réfugier à Kinkala, chef-lieu du Pool, et dans d’autres localités épargnées, jusqu’ici, par la recrudescence de l’insécurité.

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L’opposition réclame une enquête parlementaire

« Les autorités nous rapportent des attaques répétées de prétendus ex-Ninjas alors que la présence de l’armée s’est considérablement accrue à chaque deux ou trois kilomètres dans le Pool. Comment peut-on expliquer cette situation ? » interroge de son côté un député proche de Guy-Brice Parfait Kolélas, candidat malheureux de la présidentielle du 20 mars.

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« C’est pourquoi Guy-Brice Parfait Kolélas vient de relancer notre requête en faveur de la constitution d’une commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur la dégradation du climat sécuritaire dans le Pool », poursuit-il, incrédule quant à la version officielle des faits. Pour Brazzaville en effet, seuls les ex-Ninjas sont responsables de cette situation. Mais « il n’y a pas de combats militaires dans le Pool », ne cesse de répéter Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement, accusant les hommes du pasteur Ntumi de « [s’attaquer] aux symboles de l’État, aux agents de l’État et aux paisibles citoyens ».

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