Qui est Habib Essid, chargé de former le prochain gouvernement tunisien ?
Habib Essid, ingénieur spécialiste en économie agricole, a été désigné par le président tunisien Béji Caïd Essebsi pour former d’ici un mois un nouveau gouvernement qui devra être validé par le Parlement. Portrait du probable futur Premier ministre, fin connaisseur des rouages du pouvoir.
À 64 ans, ce diplômé de l’université du Minnesota (USA), familier des rouages du pouvoir et de l’administration, est devenu officiellement le personnage le plus important de l’État. Après une carrière menée essentiellement au ministère de l’Agriculture, où il s’est occupé aussi bien de la pêche que du génie rural et des ressources hydrauliques, puis un passage au ministère de l’Intérieur en tant que chef de cabinet, Habib Essid a dirigé jusqu’en 2010 le Conseil oléicole international (COI) à Madrid.
En mars 2011, il reprend enfin le portefeuille de l’Intérieur, mal en point après la révolution. Il parvient à instaurer un certain apaisement au sein d’un ministère sensible et participe à la mise en place d’un climat décrispé pour la tenue, en octobre 2011, des élections de la Constituante.
Sa pondération aux lendemains de la révolution lui vaut par ailleurs l’inimitié du futur président provisoire Moncef Marzouki, alors secrétaire général du Congrès pour la République (CPR), qui réclamait que des têtes tombent. En 2013, son nom circulera pour diriger l’exécutif mais c’est finalement Mehdi Jomâa qui sera désigné par le quartet dirigeant le dialogue national.
>> Lire aussi : Béji Caïd Essebsi, les défis du nouveau président tunisien
Bien qu’il ne soit pas membre de Nidaa Tounès, parti majoritaire à l’Assemblée des Représentants du peuple, il est cette fois désigné avec de grandes chances d’être confirmé dans ses fonctions par le Parlement. Sa proposition par Béji Caïd Essebsi a été une formalité : les deux hommes se connaissent bien pour avoir travaillé ensemble au sein du gouvernement de transition en 2011.
Habib Essid est par ailleurs une figure appréciée des islamistes d’Ennahdha ; il avait été l’un des rares du gouvernement Essebsi à avoir intégré celui de Hamadi Jebali à titre de conseiller en matière sécuritaire. Cependant, cet homme discret, réputé pour son calme olympien, ne semble pas avoir été assez influent pour contrer l’émergence de l’extrémisme et la recrudescence des attaques jihadistes.
La désignation de ce père de trois enfants, qui connaît bien les problématiques régionales, signifie la prégnance de la question jihadiste. La priorité de la Tunisie, dans les prochains mois, sera donc de rétablir la sécurité pour pouvoir amorcer sa relance et appliquer ses programmes de développement.
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