Fifa : le torchon brûle entre les fédérations palestinienne et israélienne
La Fédération palestinienne de football demande à ce que les clubs des colonies juives de Cisjordanie soient exclues des ligues israéliennes dans lesquelles elles évoluent. Une question politiquement très sensible qui est à l’ordre du jour d’une réunion de la Fifa jeudi et vendredi.
Pourtant inscrit à l’agenda du prochain conseil de la Fifa, qui se tiendra les jeudi 13 et vendredi 14 octobre à Zurich, le sujet a selon nos informations de fortes chances de ne pas être abordé pour le moment. Trop sensible.
Cinq formations, inscrites en troisième, quatrième et cinquième divisions israéliennes sont pourtant situées dans les colonies juives de Cisjordanie. Une situation inacceptable pour la fédération palestinienne de football, laquelle a récemment reçu le soutien de 66 parlementaires européens. Gianni Infantino, le président de la Fifa, a officiellement demandé à la Sénégalaise Fatma Samoura, secrétaire générale de l’instance, de trouver une solution au problème.
Infantino gêné
« Le sujet est tellement sensible que c’est Infantino lui-même qui gère le dossier, confirme une source proche du dossier. Il faut savoir que cette situation constitue une violation du droit international, mais entre aussi en conflit avec les propres statuts de la Fifa [les clubs membres d’une fédération ne pouvant jouer sur le territoire d’une autre fédération sans l’accord de cette dernière et de la Fifa, NDLR]. Infantino est gêné et il sera perdant d’une façon ou d’une autre », poursuit notre source.
Infantino avait prévu de se rendre en Palestine en août dernier, mais sa visite a été repoussée. Le fait que l’UEFA, dont l’Italo-Suisse a été de 2009 à 2016 le secrétaire général, entretienne de bonnes relations avec Israël (qui a été accepté dans l’organisation en 2012), n’est peut-être pas étranger à ce report.
Et le 22 septembre dernier, une réunion tripartite entre la Fifa, la fédération palestinienne et la fédération israélienne était prévue afin de préparer le conseil des 13 et 14 octobre. Mais les Israéliens n’ont finalement pas effectué le déplacement.
L’exemple des clubs de Crimée
« L’absence des Israéliens à la réunion de septembre est une manœuvre dilatoire. C’est une façon de préparer le conseil des 13 et 14 octobre : comme rien n’a vraiment avancé, il est fort possible que l’examen de cette question soit repoussé », ajoute notre source, qui estime cependant qu’une solution est possible. « Les Palestiniens ne demandent pas que ces clubs israéliens soient dissous. Ils demandent en revanche qu’ils jouent entre eux. Cela a été fait pour les clubs de la Crimée, annexée en 2014 par la Russie. »
À cette époque, l’UEFA avait interdit aux équipes criméennes d’intégrer les compétitions russes. Un précédent qui n’a pas l’air de convenir à Israël.
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