Burundi : le gouvernement déclare persona non grata trois experts des Nations Unies

Dans une lettre envoyée hier à tous ses ambassadeurs, le gouvernement du Burundi signale l’interdiction de séjour sur le territoire de trois enquêteurs de l’ONU.

Pendant une marche à Bujumbura, au Burundi, le 9 juin 2015. © Gildas Ngingo/AP/SIPA

Pendant une marche à Bujumbura, au Burundi, le 9 juin 2015. © Gildas Ngingo/AP/SIPA

Armel Bukeyeneza

Publié le 11 octobre 2016 Lecture : 1 minute.

Deux hommes et une femme n’ont plus le droit de fouler le sol burundais : Christoph Heyns, Pablo De Grief et Maya Sahli Fadel sont tous enquêteurs des Nations Unies. Il s’agit aussi des rédacteurs du récent rapport accusant le gouvernement de graves violations des droits de l’homme.

La mesure, qui fait effet d’une bombe, a été signifiée ce lundi 10 octobre, par Alain Aimé Nyamitwe, ministre des Affaires Etrangères. Il a adressé une lettre en ce sens à tous les ambassadeurs du Burundi, à tous les Chargés d’Affaires et tous les Consuls Généraux, sans pour autant mentionner les motifs d’une telle décision.

Extrait du document envoyé aux ambassadeurs, chargés d'affaires et consuls généraux du Burundi, le lundi 10 octobre 2016. © DR

Extrait du document envoyé aux ambassadeurs, chargés d'affaires et consuls généraux du Burundi, le lundi 10 octobre 2016. © DR

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Une protestation de plus

La mesure tombe après une série de protestations, de la part du gouvernement, contre ledit rapport. « C’est un document politiquement motivé », a tranché Martin Nivyabandi, ministre des droits de l’Homme, avant que Philippe Nzobonariba, porte-parole du gouvernement n’accuse la résolution du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies qui a suivi de vouloir diviser les forces de défense et de sécurité.

Loin d’être un fait isolé, la mesure survient quelques jours après le déclenchement du processus par le gouvernement de se retirer de la cour pénale internationale.

Les enquêteurs de l’ONU déjà connus

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En ligne de mire du régime, les noms des trois enquêteurs étaient déjà connus dans les rues de Bujumbura : « Nous disons non à Christoph, Maya et Pablo », scandaient les manifestants, partisans du pouvoir, samedi 8 octobre, exigeant de facto la fermeture de l’Office du haut-commissariat des droits de l’homme des Nations Unies au Burundi. Vœu exaucé ce mardi car le gouvernement vient de suspendre toute coopération avec l’Office.

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