Algérie : un budget 2017 placé sous le signe de l’austérité

Le 4 octobre en conseil des ministres, le gouvernement algérien a présenté un projet de loi de finances, une nouvelle fois axé sur la maîtrise des dépenses publiques. Au programme : réduction des dépenses d’équipement et hausse du prix des produits de base. Ce texte promet d’ores et déjà un débat houleux à l’Assemblée.

Centre commercial Ardis à Alger. Les produits alimentaires bénéficient de subventions en Algérie. Elles ont été revues dans le cadre de la limitation des dépenses de l’État. © Omar Sefouane pour Jeune Afrique

Centre commercial Ardis à Alger. Les produits alimentaires bénéficient de subventions en Algérie. Elles ont été revues dans le cadre de la limitation des dépenses de l’État. © Omar Sefouane pour Jeune Afrique

Publié le 11 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

L’euphorie n’aura été que de courte durée. Une semaine seulement après la signature d’un l’accord préliminaire entre les membres de l’Opep à Alger, la crise financière qui secoue l’Algérie a rattrapé le gouvernement d’Abdelmalek Sellal. Le conseil des ministres a présenté mardi 4 octobre un budget prévisionnel pour l’année 2017 sur la base d’un baril à 50 dollars contre 37 dans ses précédentes copies.

Cette décision sonne le glas du Fonds de régulation des recettes (FRR), qui servait à éponger le déficit budgétaire depuis deux ans. Les recettes pétrolières seront désormais directement injectées dans le budget, sans transiter par le Fonds, qui a fondu comme neige au soleil. Selon plusieurs estimations, l’épargne pétrolière algérienne sera épuisée au cours de l’année 2017.

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« L’accord d’Alger a créé un plancher psychologique aux alentours de 50 dollars le baril. Pour autant ce n’est pas suffisant pour redresser les finances de l’Algérie, qui a besoin d’un baril supérieur à 80 dollars », souligne Alexandre Kateb, économiste pour la société de finances Tell Group et membre de la « task force », le groupe d’intervention composé de six experts qui accompagne le Premier ministre.

Réduire le déficit

Sous pression, les autorités algériennes vont procéder à un rabotage budgétaire pour la troisième année consécutive. Objectif : réduire de moitié le déficit budgétaire, calculé à 8% du PIB en 2017 contre 15% en 2016.

Les coupes budgétaires concernent essentiellement les dépenses d’équipement, réduites de 28%. Plusieurs projets, prévus dans le programme quinquennal 2014-2019, ont déjà été gelés. « L’État cherche à rationaliser ce poste de budget, en trouvant des solutions de financement alternatives, à travers notamment le mécanisme des PPP [partenariats public-privé] », relativise Alexandre Kateb.

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Pas de réformes des subventions

Cigarettes, bananes, électricité, téléphonie… Dès janvier, les Algériens devront débourser plus pour des produits de consommation courants. Outre une hausse de certains prix, le projet de loi de finances comprend une série d’augmentation de taxes. La TVA va ainsi grimper de deux points, passant de 17 à 19%, d’après le texte qui sera soumis prochainement au Parlement.

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« La fiscalité ordinaire rattrape progressivement le niveau de fiscalité pétrolière. C’est un bouleversement », considère Hassan Haddouche, un consultant en économie.

Mais le gouvernement algérien se garde de réformer un système de subventions budgétivore et décrié. « Il est prévu de s’y attaquer mais pour cela il faut mettre en place un mécanisme de transferts ciblés. Et celui-ci n’est pas encore prêt », explique Alexandre Kateb.

Le projet de loi de finances devrait susciter, comme l’an passé, un débat houleux au sein de l’hémicycle parlementaire. Des députés ont déjà exprimé leur opposition.

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